Un nouveau délai accordé aux multinationales du cacao. En effet, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont repoussé l’ultimatum lancé aux compagnies acheteuses de cacao. Les deux pays laissent quatre mois supplémentaires aux industriels pour s’accorder sur le prix d’acquisition de la fève et ainsi soutenir la production d’un cacao durable, sans déforestation et sans travail des enfants.
Finalement, les mesures de rétorsion annoncées ne seront pas appliquées pour l’instant. L’Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana, qui représente 60% de la production mondiale d’or brun, poursuit les discussions avec les multinationales. Elle a décidé de repousser son ultimatum après avoir constaté les efforts de certaines entreprises pour verser la prime de 400 dollars pour une tonne d’or brun, soit le fameux différentiel de revenu décent.
Ainsi, le nouveau délai accordé à l’industrie cacaoyère s’étale désormais jusqu’à la fin mars 2023, période pendant laquelle un groupe de travail d’experts planchera sur des solutions.
Selon les observateurs, l’impatience monte chez les planteurs ivoiriens, dont l’essentiel des fèves, actuellement stockées dans les champs et les ports du pays, attendent toujours d’être vendues. Soro Penatirgué, président de l’Association nationale des coopératives agricoles, annonce d’ores et déjà une série d’actions pour bloquer l’activité des industriels si une solution n’émerge pas d’ici à la fin de semaine prochaine.
Une source bien informée et préférant l’anonymat, a indiqué que les multinationales soutiennent la volonté du gouvernement de produire un cacao durable tout en sortant ses planteurs de la pauvreté. Mais elle évoque la responsabilité de l’État ivoirien, qui a boosté sa production de cacao ces dernières années, provoquant un surplus sur le marché et la baisse des prix.
Moctar FICOU / VivAfrik