Déclaration de Dakar relative à la 18ème session de la conférence des ministres africains sur l’Environnement

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Le Sénégal, à travers le ministère de l’Environnement et du Développement durable, organise, du 12 au 16 septembre 2022, la 18ème session de la conférence des ministres africains sur l’Environnement (CMAE) et la réunion stratégique du Groupe de négociation des Pays les moins avancés (PMA) sur les changements climatiques. Voici l’intégralité du communiqué ministériel de Dakar du Groupe des Pays les moins avancés sur le changement climatique, 2022.

1. Nous, Ministres et Chefs de Délégation des Pays les Moins Avancés (PMA), en tant que Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et à l’Accord de Paris, réunis à Dakar, Sénégal, le 14 septembre 2022, en préparation de la 27ème Session de la Conférence des Parties à la CCNUCC en novembre 2022 (COP27) :

2. Affirmons que la réponse mondiale au changement climatique doit être ambitieuse, juste et équitable, pour faire avancer les intérêts et les aspirations des pays et des peuples pauvres et vulnérables ;

3. Notons avec une vive inquiétude, les conclusions du sixième rapport d’évaluation (AR6) du groupe de travail II du GIEC selon lesquelles le changement climatique d’origine humaine a causé des pertes et des dommages à la nature et aux personnes, y compris certaines pertes qui sont irréversibles ; que certaines limites à l’adaptation ont déjà été atteintes ; et que les actions à court terme qui limitent le réchauffement climatique à 1,5°C réduiraient considérablement les pertes et les dommages prévus, mais ne peuvent pas les éliminer tous ;

4. Reconnaissons les conclusions du sixième rapport d’évaluation du Groupe de travail III du GIEC, et en particulier la conclusion selon laquelle il est possible de limiter le réchauffement à 1,5°C, à condition que les émissions mondiales de gaz à effet de serre atteignent un pic avant 2025, et soient réduites de 43% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019, et atteignent un niveau net nul vers 2050 ;

5. Reconnaissons l’importance d’établir un « programme de travail pour intensifier de toute urgence l’ambition et la mise en œuvre de l’atténuation au cours de cette décennie critique » à Sharm ElSheikh cette année, avec une feuille de route claire pour combler l’écart d’ambition de 2030 et maintenir l’objectif de 1,5°C à portée de main ;

6. Appelons toutes les parties, en particulier les grands émetteurs, à réduire d’urgence et de manière significative les émissions de gaz à effet de serre, et à soumettre des contributions déterminées au niveau national, nouvelles ou actualisées, avec des objectifs renforcés pour 2030 d’ici la fin de 2022, qui soient conformes aux trajectoires d’émissions permettant de limiter le réchauffement à 1,5°C, conformément au Pacte climatique de Glasgow ;

7. Reconnaissons l’importance de l’objectif mondial d’adaptation pour une mise en œuvre efficace de l’accord de Paris et demandons que la COP27 aboutisse à un résultat concret sur l’objectif mondial d’adaptation afin d’alimenter le bilan mondial (GST) ;

8. Soulignons l’importance cruciale de la mise en place d’un mécanisme de financement pour faire face aux pertes et dommages, et insistons sur le fait que le mécanisme international de Varsovie (WIM) doit rester sous la double gouvernance de la CCNUCC et de l’Accord de Paris ;

9. Demandons aux pays développés parties de respecter leur engagement à au moins doubler le financement de l’adaptation d’ici 2025, par le biais d’un financement public basé sur des subventions, et de fournir un plan de mise en œuvre à Sharm El-Sheikh cette année ;

10. Demandons aux pays développés d’augmenter de toute urgence le financement climatique pour compenser le manque à gagner dû à l’incapacité de fournir 100 milliards de dollars US par an d’ici 2020 et jusqu’en 2025 ;

11. Soulignons que le nouvel objectif quantifié collectif sur le financement climatique devrait être basé sur la science et répondre aux besoins des pays en développement pour mettre en œuvre leurs actions d’adaptation et d’atténuation, et traiter les pertes et dommages, y compris sur le transfert de technologie et le renforcement des capacités ;

12. Soulignons que les PMA continuent de faire face à des défis, des complexités et des retards uniques dans l’accès au financement climatique, et appelons le FVC, le FEM et d’autres entités à soutenir les PMA dans la mise en œuvre des actions d’adaptation identifiées dans leurs PNA et CDN ;

13. Soulignons l’importance du bilan mondial pour évaluer les progrès collectifs réalisés dans le cadre de l’Accord de Paris, notamment en matière d’atténuation, d’adaptation, de pertes et dommages et de moyens de mise en œuvre et de soutien, et pour envoyer un signal fort aux Parties afin qu’elles renforcent leur ambition et leur soutien ;

14. Nous nous réjouissons de la prolongation du mandat du Groupe d’experts sur les PMA (LEG) jusqu’en 2031 et appelons le LEG à renforcer son soutien aux PMA pour élaborer et la mise en en œuvre des plans nationaux d’adaptation, tout en appréciant les efforts actuels pour aider les PMA à élaborer des projets bancables et à faire progresser les mesures d’adaptation ;

15. Reconnaissons les besoins spécifiques et les circonstances particulières des PMA, soulignons l’importance de la nécessité de rendre opérationnel le programme de renforcement des capacités de l’article 6 de l’Accord de Paris, et appelons le Secrétariat de la CCNUCC à répondre aux besoins de capacités des PMA par le biais du programme de renforcement des capacités ;

16. Demandons un soutien financier pour la mise en œuvre du plan d’action sur le genre et pour soutenir les points focaux sur le genre et le changement climatique dans l’exécution de leurs rôles ;

17. Reconnaissons que parmi les secteurs clés qui ont un plus grand potentiel d’élimination et de stockage des gaz à effet de serre, et qui figurent déjà dans la plupart des NDC des PMA, l’Agriculture et les Forêts ont besoin d’un soutien plus ciblé et dédié ;

18. Nous nous engageons à faire progresser l’Initiative des PMA en faveur de l’énergie renouvelable et de l’efficacité énergétique pour le développement durable (REEEI), l’Initiative des PMA pour une adaptation et une résilience efficaces (LIFE-AR), et le Consortium des universités des PMA sur le changement climatique (LUCCC), demandons un soutien accru de la communauté internationale pour accélérer la mise en œuvre de ces initiatives, et remercions les partenaires qui se sont déjà engagés à soutenir LIFE-AR et LUCCC ;

19. Réaffirmons la volonté de préparer des stratégies de développement à long terme à faible émission de gaz à effet de serre (LTS) et demandons instamment aux partenaires du développement de soutenir les PMA dans la formulation et la mise en œuvre de leurs LTS ;

20. Nous nous réjouissons des progrès réalisés dans la préparation de la mise en place du Secrétariat des PMA ;

21. Apprécions l’offre de la RDC d’abriter la réunion préparatoire, pré-COP de la COP27.

22. Exprimons notre appréciation et notre gratitude au pays hôte, le Sénégal, pour son hospitalité et la facilitation de cette importante réunion ministérielle.

Fait à Dakar le 14 septembre 2022.

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