Le secrétaire général de la Plateforme des acteurs non-étatiques du secteur de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest (PANEPAO) a reconnu, lundi 12 septembre 2022 que l’état des stocks des ressources halieutiques au Sénégal est en crise, particulièrement pour les petits pélagiques.
De l’avis de Moussa Mbengue, « si on se fonde sur les résultats des recherches menées par le Centre de recherche océanographique Dakar-Thiaroye (CRODT) et les évaluations que le Comité de pêche pour l’Atlantique centre-est (COPAS), une structure du Fonds des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), fait régulièrement, l’état des stocks des ressources halieutiques est en crise au Sénégal. (…) ».
M. Mbengue qui s’exprimait lors d’un atelier de plaidoyer et de sensibilisation sur la transparence dans la gouvernance des pêches et la gestion des petits pélagiques à Joal-Fadiouth a déploré le fait que, dans un pays de forte tradition de pêche artisanale comme le Sénégal, « les ressources halieutiques (soient) surexploitées ».
Poursuivant son allocution, il a renchéri que la surexploitation concerne surtout les espèces démersales côtières. Elle s’est selon lui maintenant aggravée pour les petits pélagiques, notamment les sardinelles rondes et les sardinelles plates.
Rappelons que ce plaidoyer de sensibilisation s’inscrit dans le cadre d’une convention entre le Conseil interprofessionnel de la pêche artisanale au Sénégal (CONIPAS) et le Programme régional pour la conservation de la zone côtière et marine (PRCM) sur la gouvernance. Elle vise à « conscientiser davantage » toutes les parties prenantes du secteur des pêches au Sénégal, sur l’importance écologique, économique, sociale et culturelle des petits pélagiques.
Suffisant pour le secrétaire général de la Plateforme des acteurs non-étatiques du secteur de la pêche et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest de laisser entendre que « sur plus de 500 mille tonnes de ressources halieutiques débarquées au Sénégal, les petits pélagiques représentent plus de 70% », a-t-il dit indiquant que ces espèces jouent un « rôle extrêmement important » dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle et créent beaucoup d’emplois, en luttant contre la pauvreté.
Les causes de la crise de l’état des stocks des ressources halieutiques sont profondes. Elles s’expliquent par une surcapacité de pêche, de mauvaises pratiques avec certains pêcheurs qui utilisent du matériel, des filets et autres engins prohibés, ainsi que par un déficit de transparence dans la gestion des petits pélagiques, a pour sa part expliqué le président du Conseil national interprofessionnel de la pêche artisanale au Sénégal (CONIPAS).
Dans un tel contexte, il est « inconcevable » que des dispositions soient prises pour accroître la capacité de pêche, aussi bien au niveau de la pêche artisanale qu’industrielle, a fait valoir Moussa Mbengue qui a toutefois reconnu que l’Etat du Sénégal a « mis en place des mécanismes qui favorisent la cogestion à travers la mise en place d’un Conseil national consultatif des pêches maritimes (CNCPM) et des Conseils locaux de la pêche artisanale (CLPA) ».
Moctar FICOU / VivAfrik