L’édition 2022 de la Semaine africaine du climat (ACW) organisée du 29 août au 2 septembre 2022 à Libreville, la capitale du Gabon a mobilisé plus de 2 000 représentants de gouvernements, d’ONG et de la société civile venus d’une cinquantaine de pays. Pendant une semaine, près de 200 ateliers ont été organisés pour imaginer les solutions contre le dérèglement climatique. Il s’agissait aussi de discuter de la position africaine pour la COP 27 que Charm el-Cheikh (Egypte) accueillera du 6 au 18 novembre 2022.
Les pays africains ont unanimement reconnu que la prochaine COP ne devrait pas être une rencontre de promesses mais qu’il était plutôt temps de passer à l’action.
La Semaine africaine du climat, l’une des réunions régionales de préparation à la Conférence mondiale de l’Organisation des Nations unies (ONU) à Charm el-Cheikh en novembre 2022 (COP27), s’était pourtant ouverte lundi 29 août 2022 sur un constat sévère –l’Afrique émet moins de 4% des émissions mondiales de CO2 mais paye le plus lourd tribut au réchauffement climatique– et des promesses d’actions concrètes.
Les participants se sont séparés après des discours et un bref communiqué. Ce dernier loue un « élan régional important dans la lutte contre les changements climatiques avant la COP27 », promettant notamment « une collaboration régionale plus forte que jamais » et la « nécessité d’adopter (en Egypte) des mesures d’atténuation plus ambitieuses pour que l’objectif de 1,5 degré Celsius » de réchauffement du climat d’ici à 2100 par rapport à l’ère pré-industrielle reste à portée de main.
« Nous avons trop réfléchi, il est temps de passer aux actions. Que l’Afrique ne soit plus là pour attendre, pour écouter les promesses. Les actions, c’est ce que nous voulons. La mise en œuvre des solutions pour répondre aux attentes des populations qui souffrent. Comme solutions par exemple : comment financer les programmes sur les inondations, sur la sécheresse, l’agriculture ? C’est ce que les peuples veulent : que ce soit une COP des actions, une COP des solutions, une COP des peuples », a laissé entendre Honoré Tabuna, responsable de l’environnement dans les 12 pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).
De son côté, le pays hôte, le Gabon, a « présenté une lettre à la présidence de la COP27 » dans ce sens, notamment pour « mettre un coup de projecteur sur le besoin de coopération régionale, d’innovation et de soutien à l’action climatique », poursuit le communiqué final.
L’objectif de la Semaine africaine est notamment de parler d’une voix unique pour l’Afrique à la COP27 et d’y formuler des propositions « concrètes », avait plaidé à l’ouverture Ali Bongo Ondimba, le président du Gabon, pays au cœur de la forêt tropicale du bassin du Congo, « deuxième poumon de la terre » après l’Amazonie.
Libreville est souvent saluée par la communauté internationale pour son combat « exemplaire » pour préserver sa biodiversité et lutter contre le réchauffement climatique.
Tous les intervenants avaient souligné dès le premier jour l’échec de la communauté internationale à remplir les objectifs de la COP21 à Paris en 2015: contenir, d’ici à 2100, le réchauffement climatique bien en dessous des 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux de l’ère pré-industrielle, idéalement le limiter à 1,5 degrés. Or, selon l’Organisation météorologique mondiale, la planète s’oriente plutôt vers un réchauffement de 2,5 à 3 degrés.
« Alors qu’elle ne contribue qu’à moins de 4% aux émissions mondiales (de CO2) », l’Afrique « est le continent le plus dévasté au monde, selon le groupe d’experts internationaux GIEC, par les effets du changement climatique (…) qui minent déjà nos efforts pour une croissance durable », avait déploré Sameh Choukri, ministre égyptien des Affaires étrangères et président de la COP27, qui avait dénoncé une « injustice climatique » en fustigeant « nombre de pays développés qui ont renié leurs engagements ».
Moctar FICOU / VivAfrik