La gouvernance régionale des aires protégées au centre d’une réunion technique d’évaluation des rapports provisoires d’une étude au Sénégal

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Le Sénégal abrite du 10 au 12 août 2022 un atelier consacré à une pré-évaluation d’une étude commanditée dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme régional dénommé Programme d’appui à la gestion de la biodiversité, des écosystèmes fragiles, de la gouvernance environnementale et au changement climatique en Afrique de l’Ouest (PAPBio). Ce programme entièrement financé à hauteur de 55 millions d’euros par l’Union européenne (UE) et les acteurs ciblés pour la mise en œuvre des actions tels que l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) chargée de la mise en œuvre de la composante 2 du programme PAPBio qui est la gouvernance environnementale mais également tout ce qui concerne la gestion des forêts de mangroves du Sénégal au Bénin, est en appui à la mise en œuvre des politiques régionales de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans le domaine de la gestion des aires protégées et de la biodiversité.

« Ce programme est doté de deux composantes. L’une des composantes a trait à la gouvernance environnementale. C’est à ce titre qu’une action a été prévue. Celle-ci consiste à faire l’évaluation ou le point sur la prise en compte des aires protégées et de la biodiversité dans les politiques et stratégies régionales de la CEDEAO et de l’UEMOA mais y compris la Mauritanie puisque ce programme bénéficie aux 16 Etats d’Afrique de l’Ouest (Ndlr : les 15 Etats membres de la CEDEAO plus la Mauritanie qui n’appartient ni à la CEDEAO ni à l’UEMOA). Compte tenu du fait qu’on est dans le domaine de la gestion de la biodiversité et des ressources naturelles partagées, naturellement, tous les pays sont pris en compte dans ce programme », a détaillé Cheikh Tidiane Kane, chargé des aires protégées à la Commission de l’UEMOA.

A l’en croire, l’une des activités proposées dans ce contexte porte sur l’évaluation et l’harmonisation des politiques et stratégies environnementales régionales de l’espace UEMOA-CEDEAO. Cette activité a pour but d’évaluer la prise en compte des aires protégées et de la conservation de la biodiversité dans les politiques et stratégies sectorielles régionales en vue de leur harmonisation au sein d’un cadre de référence, d’évaluer la contribution économique et programmatique des aires protégées dans lesdites politiques et stratégies et proposer un cadre régional commun de référence pour faciliter la coordination, le suivi de la prise en compte et de l’application de mesures de gestion des aires protégées et sauvegarde de la biodiversité dans la mise en œuvre des politiques et/ou stratégies sectorielles régionales.

Pour sa part, le Dr Arsene Alain Sanou, coordonnateur régional du Projet gouvernance régionale des aires protégées qui est la composante 2 du PAPBio à l’UICN a laissé entendre que, dans le cadre du Projet gouvernance régionale des aires protégées mis en œuvre par l’Union internationale pour la conservation de la nature, « nous avons un résultat qui est basé sur l’évaluation de la prise en compte de la biodiversité, des aires protégées dans les politiques et stratégies nationales et évaluer la contribution des aires protégées de la biodiversité dans les politiques et programmes ».  

Les aires protégées et la biodiversité constituent un capital naturel qui constitue un socle pour les économies de la plupart de nos pays. Malheureusement, se désole-t-il, « nous n’arrivons pas suffisamment à quantifier cette contribution pour, en retour, mettre en place les investissements qu’il faut pour  maintenir ce capitale en place ». La nature contribue à nos économies mais nous ne prenons pas le temps qu’il faut pour évaluer cela afin de savoir, en retour, comment mettre les énergies, les moyens qu’il faut pour pouvoir préserver cette biodiversité ?, s’est-il interrogé.  

Poursuivant son allocution, l’expert a ajouté que « l’étude a fourni des rapports et il était de bon temps que ces rapports puissent être revus, d’une part par l’équipe de projet de l’UICN et d’autre part par des experts de la région pour voir comment ces rapports répondent aux attentes, aux résultats attendus ? Et comment, au niveau de la région, on va trouver des moyens pour que les décideurs puissent se l’approprier comme outil d’aide à la décision » ?

Se prononçant sur les conclusions de ce rapport, Dr Sanon a indiqué que les résultats sont clairs. Selon lui, « depuis 2000, la plus part des politiques des stratégies et des programmes et projets que nous développons, accordent une place importante à la biodiversité. Les aires protégées, dans une certaines mesures, sont considérées dans certains programmes et projets sectoriels. Cela est évidemment clairement ressorti dans le rapport. Maintenant, s’interroge-t-il, « est-ce que nous arrivons à évaluer conséquemment la contribution de la biodiversité et des aires protégées dans le Produit intérieur brut (PIB) ou dans les programmes » ? Pas suffisamment, répond-il.

A l’en croire, c’est là qu’il y a le gap et c’est là qu’il va falloir travailler à renforcer les capacités à pouvoir mettre en place une comptabilité écosystémique du capital naturel.

Moctar FICOU / VivAfrik

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