« Il y a un manque criant de nourriture » à Sebba, dont l’approvisionnement a été coupé à la suite du sabotage d’un pont, a alerté Médecins sans frontières. En effet, les habitants de la ville de Sebba, chef-lieu de la province du Yagha, dans le nord du Burkina Faso, soumis à un « blocus » de groupes jihadistes depuis un mois, ont lancé un cri d’alarme, se disant menacés de famine.
« L’axe qui relie cette ville à Dori [le chef-lieu de la région du Sahel] est coupé et la population se retrouve aujourd’hui de plus en plus est isolée », a déclaré Ulrich Crépin Namfeibona, chargé de mission de Médecins sans frontières (MSF) au Burkina Faso. Selon lui, « il y a un manque criant de nourriture, les gens se nourrissent avec des feuilles, tous les jours ». « Si rien n’est fait pour donner de quoi se nourrir à cette population, dans les jours à venir nous pourrions assister à une catastrophe, une crise nutritionnelle qui va beaucoup plus frapper les enfants », a-t-il ajouté.
Signalons que la petite localité de Sebba, située au nord du pays, est soumise au blocus d’un groupe de jihadistes depuis un mois. L’approvisionnement en vivres et en eau y est impossible. Près de 30 000 personnes y vivent et sont directement menacées.
Le chef de mission Médecins sans Frontières (MSF) au Burkina Faso, qui s’était rendu sur place fin juillet 2022, a laissé entendre qu’« il n’y a pas d’approvisionnement, le marché local est vide, les boutiques sont fermées donc les gens n’ont rien à manger. Il s’ensuit aussi le problème d’accès à l’eau potable, parce que le système d’approvisionnement en eau de la ville ne fonctionne plus ».
« Bien évidemment, l’accès aux soins de santé est privé, donc les gens n’ont pas la possibilité de se faire soigner aujourd’hui à Sebba. La quasi-totalité du personnel de santé qui se trouvait sur place a quitté la localité, et ceux qui sont restés aujourd’hui vivent dans la même psychose que la population. Si rien n’est fait dans les jours à venir, la population va connaître une situation de famine. Médecins sans Frontières demande une mobilisation des acteurs humanitaire et des Nations unies. Il faut ces réponses le plus rapidement possible, pour soulager la population de Sebba », a poursuivi M. Namfeibona.
Moctar FICOU / VivAfrik