Dans un communiqué diffusé dans le site internet des Nations unies, l’ONU a informé que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) va accélérer un projet pour la cartographie numérique des nutriments du sol en Amérique centrale et en Afrique subsaharienne, axé sur l’impact, grâce à une contribution de 20 millions de dollars du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique.
Ce type de cartographie des sols peut améliorer l’efficacité de l’utilisation des engrais et contribuer à renforcer la sécurité alimentaire et la nutrition.
Le Directeur général de la FAO, QU Dongyu a déclaré dans le communiqué que « cette contribution arrive à point nommé et nous permet d’intensifier l’utilisation de la cartographie des sols dans les régions où elle est le plus nécessaire et où nous constatons un déclin de l’utilisation des engrais en raison de la hausse des prix ».
Poursuivant son allocution, le chef de la FAO a précisé qu’« en comprenant quels sont les nutriments dont nos sols et nos cultures ont besoin, nous réduirons le gaspillage lors de l’application des engrais et augmenterons leur efficacité ».
La Représentante permanente des Etats-Unis auprès de la FAO et des agences des Nations Unies basées à Rome, Cindy McCain, a annoncé cette contribution lors d’une visite de terrain d’une semaine au Guatemala et au Honduras.
Le pari d’améliorer les cartes des sols existantes au Guatemala et au Honduras
Plus globalement, les fonds permettront de faire face à ce que Washington a appelé une crise alimentaire mondiale sans précédent. Il s’agit aussi de répondre aux besoins immédiats et à long terme auxquels de nombreux pays sont confrontés en raison de la flambée des prix des aliments et des engrais, lit-on dans le texte.
Selon le document, ce financement sera principalement utilisé pour effectuer une cartographie ciblée des nutriments du sol.
Il s’agit ainsi de systématiser et d’améliorer les cartes des sols existantes au Guatemala et au Honduras, ainsi que dans d’autres pays d’Amérique centrale et d’Afrique subsaharienne. Dans ces zones, la FAO a une expérience dans la numérisation des cartes des sols, qui ont des impacts positifs rapides sur le rendement des cultures et la durabilité.
Les effets de la crise climatique, tels que les fréquentes sécheresses, les inondations et les températures élevées, mettent également en péril la sécurité alimentaire et la nutrition. La gestion durable des sols pour accroître la résilience et s’adapter à ces changements est essentielle et doit reposer sur des décisions éclairées et un suivi continu de la santé des sols.
La FAO a déjà soutenu un projet pionnier en Éthiopie
Le communiqué renseigne que la FAO a déjà soutenu la mise à l’échelle d’un projet pionnier en Éthiopie, où l’agriculture – presque entièrement pratiquée par de petits exploitants – représente 40 % de l’activité économique à valeur ajoutée et emploie plus de 80 % de la population.
Ce projet a utilisé des technologies numériques de cartographie des nutriments du sol pour générer des informations opportunes, notamment sur la manière d’optimiser l’utilisation des engrais. Il a ainsi permis d’augmenter le rendement et la disponibilité de céréales de haute qualité dans le pays.
Au Guatemala et au Honduras, apprend-on du même document, environ une personne sur six souffre de sous-alimentation et près de la moitié n’a pas les moyens d’avoir une alimentation saine, selon le dernier rapport de la FAO sur l’état de l’insécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde.
Environ un tiers des terres arables d’Amérique centrale sont couvertes de sols dégradés, ce qui correspond à la moyenne mondiale.
Il en résulte une pression migratoire constante vers l’extérieur, des zones rurales vers les villes et des villes vers l’étranger. La pauvreté et la vulnérabilité aux catastrophes qui détruisent les moyens de subsistance sont particulièrement intenses dans le corridor sec d’Amérique centrale, où vivent 10 millions de personnes, ce qui en fait une cible privilégiée pour les initiatives de renforcement de la résilience qui seront soutenues par les cartes des sols.
Moctar FICOU / VivAfrik