Les participants du Congrès africain sur les aires protégées plaident pour un développement qui donne la priorité à la nature

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Le premier congrès africain sur les aires protégées s’est ouvert lundi 18 et prendra fin samedi 23 juillet 2022 à Kigali au Rwanda. Plus de deux milles personnalités participent à ce congrès notamment les représentants des jeunes, des femmes et des peuples autochtones ; des groupes des gens qu’il faut absolument écouter et impliquer dans la protection de la biodiversité comme un allié de développement. Occasion saisie par ces personnalités pour plaider en faveur du leadership et de l’engagement de l’Afrique pour la mise en œuvre d’une vision du développement qui donne la priorité à la nature.  

En effet, les pays africains sont au chevet de la préservation de la nature suffisant pour eux d’officialiser la tenue du premier Congrès africain des aires protégées qui a commencé lundi 18 juillet à Kigali, la capitale rwandaise. Pendant toute la semaine, des acteurs politiques et du monde de la société civile vont débattre de l’importance des aires protégées dans le développement de l’Afrique.

Ce premier congrès africain des aires protégées cherche à susciter et encourager les dialogues qui permettent de construire et de donner les moyens aux classes dirigeantes actuelles et futures de construire un avenir africain où la biodiversité est considérée comme un allié du développement.

Ces zones protégées s’étendent des mangroves aux déserts, des forêts méditerranéennes aux forêts tropicales ou encore des savanes aux montagnes couvertes de glace. Or, en 50 ans, le continent – qui abrite un quart de la biodiversité planétaire – a perdu plus de 50 % de ses écosystèmes.

Les images des aires protégées en Afrique, dévastées par l’activité humaine, sont projetées à l’écran lors de l’ouverture de ce premier congrès. Elles relèvent du futur, mais l’urgence d’agir, c’est maintenant. C’est ce qu’est venu dire Kaddu Sebunya, président de la Fondation pour la vie sauvage africaine. « Certains des principaux milieux naturels ne se trouvent que sur le continent africain. Ce sont les zones protégées qui nous ont amenées ici, mais la faune qui soutient les écosystèmes au sein de ces zones protégées est tout aussi importante. Il en va de notre identité culturelle ».

L’Afrique est très riche en biodiversité ; peut-être plus que tous les continents. Nous avons les plus belles rivières, forêts et montagnes et une variété de vie sauvage qu’on peut seulement trouver sur notre continent. Nous devons alors donc ne ménager aucun effort pour protéger et conserver cette diversité car nous savons déjà que les conséquences sont énormes si on ne le fait pas.

Le continent africain abrite un quart de la biodiversité mondiale et la plus grande population de grands mammifères de la planète et bien d’autres ressources naturelles qui se détruisent rapidement en raison des activités humaines telles que l’agriculture, le développement des infrastructures et l’extraction des ressources. D’où la nécessité de faire un plaidoyer en faveur des aires protégées pour la nature et pour l’homme.

« Nos vies dépendent de la nature »

Ces aires protégées et conservées abritent les plus grands mammifères de la planète comme l’hippopotame, le chimpanzé ou la girafe. Plus de 460 millions d’Africains dépendent des eaux dans les zones protégées.

Leur rôle est indispensable, selon l’ex-chef d’État nigérien Mahamadou Issoufou, présent à Kigali. « Ces aires protégées permettent de protéger la biodiversité, elles permettent de protéger les écosystèmes. Les aires protégées conservées permettent d’assurer la résilience des communautés, de leur assurer la sécurité alimentaire. Malheureusement, ce que l’on constate, c’est qu’elles sont sous-financées. Pourtant, sans elles – nous sommes tous convaincus – il est impossible de réaliser les objectifs du développement durable parce que nos vies, nos économies et nos prospérités dépendent de la nature ».

Dans son discours d’ouverture, Edouard Ngirente, Premier ministre du Rwanda, hôte de ce congrès, a exhorté tous les responsables politiques africains à redoubler leurs investissements dans la biodiversité et dans le soutien des écosystèmes.

« Il est grand temps que les responsables politiques africains mettent en place des mesures et des stratégies fortes pour mettre fin à la dévastation de notre riche biodiversité. Il est urgent que les pays africains augmentent leur niveau d’investissement dans la biodiversité et les projets qui soutiennent nos écosystèmes. La conservation de la biodiversité joue un rôle essentiel dans notre développement économique. De nombreuses personnes sont employées directement ou indirectement par ce secteur. Le tourisme, l’un des principaux piliers de notre économie, en est l’exemple. Étant donné les énormes avantages sociaux et économiques des zones protégées et conservées, je suis convaincu que ce Congrès africain tracera la voie vers la résilience et la conservation durable de la biodiversité pour la transformation de nos économies », a-t-il déclaré.

Les aires protégées et conservées ne sont pas seulement essentielles dans notre lutte contre la perte de la biodiversité, mais aussi dans notre lutte contre le changement climatique. Les aires protégées, en plus d’autres solutions basées sur la nature, ont la capacité de contribuer à 30% de l’atténuation du changement climatique dont nous avons si désespérément besoin d’ici à 2030.

Le congrès africains des aires protégées traite de trois thèmes clés à savoir des aires protégées et de conservation, des populations et de la biodiversité. C’est aussi une occasion pour les autorités africaines d’écouter les femmes, les jeunes et les communautés indigènes et locales parler de l’avenir qu’ils souhaitent. Par définition, une aire protégée est un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature, des services écosystémiques et des valeurs culturelles qui lui sont associées.

Moctar FICOU / VivAfrik

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