La Russie et l’Ukraine se retrouvent en Turquie, ce vendredi 22 juillet 2022, dans l’après-midi pour signer, à Istanbul, un accord consacré aux exportations de céréales bloquées par la guerre. C’est ce qu’a annoncé la présidence turque jeudi 21 juillet 2022. Il devrait permettre une sortie par la Mer noire des céréales ukrainiennes bloquées par la guerre et un allégement des entraves à l’exportation de grains et engrais russes. Les Etats-Unis ont salué cet accord.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, ainsi que des représentants de la Russie et de l’Ukraine, participeront à la cérémonie de signature qui aura lieu à 13 h 30 GMT au palais de Dolmabahçe à Istanbul, a ajouté la présidence.
À New York, le porte-parole adjoint de l’Organisation des Nations unies (ONU), Farhan Haq, a annoncé qu’Antonio Guterres et ses deux négociateurs, à la manœuvre depuis plus de deux mois, étaient attendus de manière imminente à Istanbul. Le chef de l’ONU passe des vacances près de la Turquie et avait récemment indiqué être prêt à les écourter pour une signature à Istanbul.
Les Etats unis ont salué cet accord, tout en exhortant Moscou à le mettre en œuvre, selon le porte-parole du Département d’Etat. « Nous saluons l’annonce de cet accord sur le principe, mais ce qui nous importe maintenant c’est de tenir la Russie pour responsable de la mise en œuvre de cet accord et de permettre aux céréales ukrainiennes d’atteindre les marchés mondiaux », a déclaré Ned Price.
Selon des diplomates, un accord aurait dû à l’origine être signé mercredi, puis cela a été reporté à jeudi avant de devoir maintenant se produire vendredi 22 juillet 2022. Une décision saluée par les États-Unis « sur le principe ».
« Nous avons de l’espoir pour les céréales. Nous espérons donner de bonnes nouvelles dans les prochains jours », avait-il dit plus tôt le ministre turc des Affaires étrangères, se disant « optimiste », lors d’un entretien à la chaîne de télévision publique TRT.
Un risque de famines
« Même si les produits (agricoles) russes ne sont pas concernés par les sanctions, il y a des blocages concernant le transport maritime, les assurances et le système bancaire. Les États-Unis et l’Union européenne ont fait des promesses pour les lever », a souligné le ministre turc.
Du côté des céréales ukrainiennes, l’accord en négociations vise à une réutilisation de la Mer noire via des corridors sécurisés et des cessez-le-feu localisés sur les zones de passage.
Une inspection des navires commerciaux, vraisemblablement par la Turquie, est prévue pour s’assurer que les navires allant à Odessa chercher des céréales ne contiennent pas d’armes. La création d’un centre de coordination est prévue à Istanbul avec une participation d’experts onusiens spécialistes de la navigation maritime, selon des diplomates.
L’accord attendu entre l’Ukraine et la Russie devrait avoir pour effet rapide de faire baisser les cours, en très forte croissance ces derniers mois. La crise alimentaire qui en découle menace plusieurs pays dans le monde d’un risque de famine, notamment en Afrique subsaharienne, mais aussi au Liban ou en Égypte.
Moctar FICOU / VivAfrik