Bonne nouvelle pour les producteurs de cacao ivoiriens et ghanéens. En effet, un accord de principe a été donné, le 8 juillet 2022 à Accra, la capitale du Ghana, par seize industriels du cacao pour que soient mis en place tous les outils nécessaires pour garantir un meilleur revenu aux planteurs des deux pays d’Afrique de l’Ouest, qui produisent à eux seuls 60% du cacao mondial. Avec l’idée qu’un meilleur prix aujourd’hui est la clé pour un cacao durable de demain.
L’offensive lancée par les deux principaux producteurs de cacao dans le monde, la Côte d’Ivoire et le Ghana, contre des industriels a porté ses fruits. La nouvelle prime, censée assurer un revenu décent aux planteurs, va bien être payée. C’est dans cette optique que l’accord qui vient d’être signé à Accra est une sorte de deuxième chance donnée à une initiative lancée il y a trois ans mais qui n’a pas porté ses fruits.
Cette union de forces a pour but d’assurer un mieux-être aux producteurs. L’Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana (CIGCI) a validé sa dernière stratégie visant à ouvrir la voie à un revenu décent pour les producteurs de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana.
C’était au cours d’une réunion de haut niveau où les entreprises de la chaîne de valeurs du cacao ont rencontré les gouvernements de la Côte d’Ivoire et du Ghana pour renouveler leur soutien au DRD en guise de point de départ de la voie devant mener à des revenus décents pour les producteurs.
A l’issue de la rencontre, les hauts représentants des deux Etats et des industriels du cacao ont signé une déclaration d’intention commune.
Le prix du cacao ivoirien et ghanéen est composé essentiellement du prix du marché mondial, auquel il faut ajouter deux primes. L’une d’elle, mise en place en 2019, est versée par les industriels et se monte à 400 dollars la tonne. On l’appelle « différentiel de revenu décent » ou « LID » en anglais. Depuis la mise en application de cette prime, l’autre prime, qui est elle liée à l’origine, s’est comme par hasard effondrée, jusqu’à devenir négative.
Un tour de passe-passe qui a permis aux opérateurs de reprendre d’une main ce qu’ils avaient donné de l’autre, résume un expert de la filière.
Cette pratique a été dénoncée en mai dernier par la Côte d’Ivoire et le Ghana. Les géants du cacao ont alors promis de mettre en place un mécanisme de fixation des prix plus fort pour garantir un revenu décent aux planteurs.
C’est dans ce cadre que seize industriels ont été réunis autour de la table, avec des représentants des deux États producteurs, pour jeter les bases d’un futur pacte économique pour un cacao durable. « Des industriels toujours très enclins à communiquer sur la durabilité du cacao, mais qui sont souvent beaucoup plus réticents à dire haut et fort qu’ils sont prêts à payer plus cher les fèves aux cacaoculteurs », souligne néanmoins un acteur de la filière.
Ainsi, les industriels – parmi lesquels Ferrero, Mars ou encore Nestlé – s’engagent à respecter ses engagements concernant la rémunération des planteurs.
« Le progrès est prometteur. Il est clair que l’atteinte de revenus décents pour les producteurs de cacao et la fourniture d’un cacao durable nécessiteront certaines adaptations. Nous pensons que l’alignement des agendas et des ambitions des acteurs publics et privés nous offre le consensus le plus clair à ce jour pour l’atténuation du sort des pauvres producteurs de cacao, la protection de cette denrée précieuse et l’éradication des pratiques de marché contraires à l’éthique », a expliqué le secrétaire exécutif du CIGCI, Alex Assanvo.
Moctar FICOU / VivAfrik