Métropoles : La lutte contre le changement climatique au centre de la « COP des villes » d’Abidjan

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Abidjan, la capitale ivoirienne accueille une centaine de maires à l’occasion de la « Conférence des parties » (COP) sur les villes, les 1 et 2 juillet 2022 Après avoir abrité la COP15 sur la lutte contre la diversification. La question climatique sera au centre des débats des maires francophones qui entendent bien s’appuyer sur ce nouveau rendez-vous pour préparer la prochaine Conférences des Parties sur le Climat de Sharm el-Sheikh en Egypte en novembre 2022.

La COP initiée par l’Association internationale des maires francophones, présidée par la maire de Paris, Anne Hidalgo vise à faire entendre la voix des métropoles face aux États dans la lutte contre le changement climatique, et ce, en amont de la COP27.

Cette première « COP des villes » se tient alors qu’Abidjan connaît des inondations meurtrières depuis dix jours, conséquences de pluies diluviennes qui s’abattent chaque nuit ou presque sur la ville. Un signe de dérèglement climatique ? « Oui », estime le ministre ivoirien de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Koné : « C’est une très bonne chose que cet événement se tienne au moment où Abidjan a subi les affres de la nature, comme on a pu le voir ces derniers jours. C‘est la preuve peut-être que les choses se dégradent et c’est la preuve qu’il faut prendre conscience et changer. »

La « COP des Villes », initialement prévue à Ouagadougou, a finalement été délocalisée à la suite au coup d’Etat militaire du 23 janvier 2022. Ainsi, des maires venus du monde entier, mais aussi des opérateurs économiques, des représentants du secteur associatif et des acteurs de terrain, se penchent pendant 48 heures sur l’avenir des villes francophones, sur fond de pression démographique et d’urgence climatique.

Les villes ont un rôle complémentaire à jouer

Ici, le rôle des villes dans la lutte contre le changement climatique est vu comme complémentaire de celui de l’État. Il faut dire que la Côte d’Ivoire en général, et Abidjan en particulier partent de loin en matière de protection de l’environnement. Mais Abidjan vient de se doter d’un plan climat, a expliqué son gouverneur, Robert Beugré Mambé.

« Nous avons vu que le mécanisme de l’habitat – le réfrigérateur, le climatiseur – pèse sur au moins 30 à 40% sur la production de gaz à effet de serre. Le deuxième élément, ce sont les transports qui représentent à peu près 10 à 15%. Le troisième élément, ce sont les déchets qui représentent 10 à 15% aussi. Sur cette base, nous avons identifié au moins 55 actions pour corriger cela. »

Abidjan, comme les autres villes africaines participantes à cette COP, en appelle à la solidarité financière des pays du Nord. L’Afrique n’est responsable que de 4% des émissions de gaz à effet de serre, rappelle Anas Seko, activiste environnement. « Il faut un peu de solidarité envers nous. Nous ne sommes pas les premiers pollueurs, mais c’est nous qui sommes les plus vulnérables face au changement climatique. Il ne suffit pas d’être Africain pour s’indigner, il suffit d’être humain ». 

« Crier et alerter ne suffit plus. Agir est la seule façon de s’en sortir à travers des coalitions », a estimé Anne Hidalgo qui a rappelé avoir personnellement affronté la pression des lobbies des énergies fossiles. « Ils sont venus me menacer dans mon bureau lorsque j’ai été élue à la mairie de Paris ». Insistant sur les alliances stratégiques pour relever le défi du green deal en Afrique, la maire a rappelé qu’elle s’était fermement opposée à ce que TotalEnergies soit partenaire des Jeux olympiques de Paris 2024. « Les pouvoirs publics doivent orienter et fixer le cap », assume-t-elle, non sans préciser qu’il « faut avoir conscience de la force des lobbies des énergies fossiles dans les débats publics ». 

Moctar FICOU / VivAfrik

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