Sommet de Lisbonne : Antonio Guterres évoque « un état d’urgence des océans »

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L’humanité plaide la cause des océans au sommet mondial organisé par les Nations unies. En effet, des milliers de responsables politiques, d’experts et de défenseurs de l’environnement prennent part, du 27 juin au 1er juillet 2022 à Lisbonne au Portugal afin d’œuvrer pour la préservation de la santé des océans et éviter les « effets en cascade » qui menacent l’environnement et l’humanité. Cette rentre de haute portée est initiée par l’Organisation des Nations unies (ONU).  

« Malheureusement, nous avons pris l’océan pour acquis. Nous sommes actuellement confrontés à ce que j’appellerais un état d’urgence des océans », a regretté le secrétaire général des Nations unies lors de la Conférence sur les océans, organisée conjointement par le Portugal et le Kenya.

Poursuivant son allocution, Antonio Guterres a fait valoir que « l’océan n’est pas un dépotoir. Il n’est pas une source de pillage infinie. C’est un système fragile dont nous dépendons tous » et « notre échec à préserver l’océan aura des effets en cascade ».

Pour sa part, le président de l’archipel des Palaos, Surangel Whipps Jr, a plaidé en faveur d’un moratoire visant à protéger les fonds marins de l’extraction des métaux rares nécessaires à la fabrication de batteries électriques.

Selon lui, « l’exploitation minière des fonds marins compromet l’intégrité de notre habitat océanique et devrait être découragée dans toute la mesure du possible ».

« L’exploitation minière, où qu’elle se produise, est bien connue pour avoir des coûts environnementaux », a, de son côté, déclaré Sylvia Earle, ancienne directrice scientifique à l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). « Sur la terre ferme, nous pouvons au moins surveiller, voir et résoudre les problèmes, et minimiser les dégâts. Six mille mètres sous la surface, qui regarde », a-t-elle ajouté.

Des océans en état de surchauffe

Cette surchauffe des mers participe à une situation qu’Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a qualifiée à Lisbonne « d’état d’urgence des océans ». D’autres causes nourrissent cette crise des espaces marins contre lesquelles la communauté internationale commence à se mobiliser.

Face à la pollution plastique, un accord mondial juridiquement contraignant s’esquisse. Les pays membres du G7, qui viennent de se réunir à Elmau en Allemagne, ont décidé d’accélérer les discussions et une réunion de négociations doit se tenir au second semestre de l’année 2022. Les mêmes se sont engagés à soutenir l’adoption cette année d’un accord contraignant pour la protection de la haute mer.

Protéger 30 % de la surface du globe

Alors que moins de 10 % des océans du monde sont actuellement protégés, 100 pays ont rejoint une coalition préconisant de réserver 30 % de la surface terrestre et océanique de la planète à des zones protégées d’ici à 2030, a annoncé le ministre britannique Zac Goldsmith.

Cette initiative pourrait être la pierre angulaire d’un traité qui devrait être finalisé lors du sommet des Nations unies sur la biodiversité qui se tiendra en décembre à Montréal. Elle est soutenue par les États-Unis, les pays de l’Union européenne, le Mexique, le Canada, le Japon et l’Inde, mais la Chine, la Russie, l’Indonésie et le Brésil ne l’ont pas encore rejointe.

« En travaillant avec des scientifiques, nous avons décidé qu’il fallait que 30 % de notre zone maritime soit protégée, et nous l’avons fait », a déclaré le président sortant colombien Ivan Duque. Plus de la moitié des zones marines nouvellement protégées seront des zones interdites à la pêche, à l’exploitation minière, au forage ou à d’autres activités extractives, a-t-il précisé.

Moctar FICOU / VivAfrik

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