La communauté internationale célèbre ce lundi 20 juin 2022 la Journée mondiale des réfugiés. Occasion saisie par les Nations Unies informer que la barre des 100 millions de personnes obligées de fuir leur pays pour cause des conflits ou persécutions a été franchie. Ce chiffre n’arrête jamais de monter, à cause de crises politiques, de guerres et du changement climatique.
Vision du Monde, une association de solidarité internationale qui vient en aide aux enfants les plus vulnérables alerte sur la violence inacceptable à laquelle sont exposés les citoyens pris au piège dans leur propre pays et met en garde contre les effets catastrophiques du changement climatique sur les déplacements de populations. Voici quatre grandes questions autour des réfugiés dans le monde, selon nos confrères de lepetitjournal.com.
Qu’est-ce qu’un réfugié ?
En droit international, le terme de « réfugié » est utilisé pour désigner une personne qui, en cas de retour dans son pays, craint « avec raison d’être persécuté du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe ou de ses opinions politiques ». Ce sont des personnes qui demandent une protection internationale. Ce statut leur est accordé précisément parce qu’il est trop dangereux pour elles de regagner leur pays et qu’elles ont donc besoin de trouver refuge ailleurs. Le refus de l’asile aurait pour elles des conséquences potentiellement mortelles. L’acte juridique principal concernant les réfugiés est la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Être reconnu comme réfugié passe souvent par le dépôt d’une demande d’asile individuelle auprès d’un État.
Qui sont les réfugiés climatiques ?
Le statut de « réfugié climatique » n’existe pas encore au niveau juridique, bien qu’il décrive une réalité. Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), au cours de la dernière décennie, les événements météorologiques ont déclenché en moyenne 21,5 millions de nouveaux déplacements chaque année – plus de deux fois plus que les déplacements causés par les conflits et la violence. Toute la difficulté de la tâche est que la plupart des déplacements causés par le changement climatique ont lieu à l’intérieur des pays, et impactent tous les aspects de la vie quotidienne, notamment le levier économique, ce qui rend le cadre juridique complexe à établir. C’est d’ailleurs la thèse défendue par François Gemenne, membre du GIEC, une référence sur le sujet. Il défend l’idée d’incorporer le critère climatique dans les différents types de mobilité, plutôt que créer un statut ad hoc, qui ne correspond pas réellement à la réalité sur le terrain.
D’où viennent et où vont les réfugiés ?
Avant la guerre en Ukraine, les réfugiés venaient principalement de trois pays : la Syrie, l’Afghanistan et le Soudan du Sud. Depuis le 24 février 2022, viennent s’ajouter plus de 6,6 millions d’Ukrainiens. Néanmoins, l’UNHCR note que 2,1 millions d’entre eux sont déjà rentrés en Ukraine, fin mai 2022.
Contrairement aux idées reçues, les réfugiés n’affluent pas en majorité vers le continent européen. Selon les chiffres d’Amnesty International, 85% des réfugiés ont été accueillis par des pays en voie de développement. Proportionnellement à son nombre d’habitant, le Liban est le pays qui accueille le plus de réfugiés. Les pays qui reçoivent le plus de réfugiés sont les pays voisins et frontaliers des pays en crise et en guerre : la Turquie, le Liban, le Pakistan, l’Ouganda et désormais la Pologne.
Combien de personnes sont aujourd’hui réfugiées ?
Le HCR compte, en 2021, 26,4 millions de réfugiés dont plus de la moitié à moins de 18 ans. 100 millions de personnes étaient déracinées à travers le monde à la fin mai 2022, en raison de la persécution, des conflits, des violences, des violations des droits humains ou d’événements troublant gravement l’ordre public. Parmi ces 100 millions, 48 sont des déplacés internes, c’est-à-dire des personnes qui ont dû fuir et quitter leur résidence principale, mais qui sont restés dans les frontières de leur pays.
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) déclare : « Près de 50 millions d’enfants sont en déplacement – 28 millions ont été chassés de chez eux par un conflit et des millions d’autres migrent dans l’espoir d’une vie meilleure et plus sûre ». 55 % seulement des enfants réfugiés ont accès à l’école primaire, contre 90% des enfants dans le monde.
Moctar FICOU / VIvAfrik
Avec lepetitjournal.com