Le monde entier célèbre, ce vendredi 17 juin 2022, la Journée internationale de lutte contre la désertification et la sécheresse afin de sensibiliser le public aux efforts internationaux de lutte contre ces fléaux.
Le 17 juin 1992, l’Organisation des Nations unies (ONU) a adopté la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD). Cette journée a pour but de nous rappeler les dangers de la désertification et de la sécheresse dans le monde.
Les déserts ne sont pas uniquement des lieux où l’on trouve des dunes de sables et des nomades les parcourant (et Tintin aussi ! Mais là c’est une autre histoire). Ainsi l’Antarctique, ou le grand Nord, sont des espaces désertiques, parce que l’eau y est prise en glace. Deuxièmement, l’homme n’est pas responsable, à l’origine, des déserts mais aujourd’hui il y contribue.
Près des trois quarts des terres libres de glace de la planète ont été dégradés par les activités humaines afin de répondre à une demande toujours croissante en matière de denrées alimentaires, de matières premières, de voies routières et de logements. La réhabilitation des écosystèmes dégradés atténue les effets du changement climatique et renforce les défenses naturelles contre les catastrophes et les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les feux de forêt, les sécheresses, les inondations et les tempêtes de sable et de poussière. La restauration des paysages naturels permet de réduire les contacts étroits entre la faune sauvage et les aménagements humains, constituant ainsi une protection naturelle contre les maladies zoonotiques.
Selon les critères de l’UNCCD, la désertification est la dégradation des sols dans les zones arides et semi-arides. Quand les sols sont fragilisés, le couvert végétal s’amenuise et le climat impitoyable fait le reste.
Cela représente 4 milliards d’hectares de terres émergées (soit 1/3 de la surface du globe), ou encore 1/5ème de la population mondiale. Chaque année, ce sont des milliers d’hectares de sols fertiles qui disparaissent. 30% du territoire des États-Unis est affecté par la désertification. Le nombre de personnes touchées directement par le problème est en forte croissance et on estime que 280 000 personnes sont mortes des suites de la sécheresse entre 1990 et 2000, a noté petiterepublique.com.
Les impacts les plus visibles se situent au niveau de l’environnement, car la désertification rend les terrains inondables, ce qui entraîne une salinisation des sols, et donc une détérioration de la qualité de l’eau.
En second lieu, l’impact est aussi économique. En effet, au niveau planétaire le manque à gagner s’élève, selon la banque mondiale, à 42 milliards de dollars pour les régions touchées par la désertification (paradoxalement, le coût annuel de la lutte contre la désertification est seulement de 2.4 milliards), a ajouté le média cité plus haut.
Enfin, la dégradation des sols entraîne la pauvreté et la migration de masse à cause des famines qu’elle génère. (Environ 60 millions de personnes partiront des zones désertifiées de l’Afrique sub-saharienne pour le Maghreb et l’Europe entre 1997 et 2020).
En la matière, la panacée n’existe pas mais des solutions locales peuvent -et doivent- être mises en œuvre rapidement pour faire bouger les choses. Parmi elles, et pas forcément très coûteuses, nous pouvons relever la régénération des sols et sa fertilisation grâce au compost et sa matière organique. Le reboisement est aussi une solution car les arbres permettent de fixer les sols, renforcer la fertilité et absorber l’eau lors des fortes précipitations. La technique ancestrale de la jachère constitue aussi une alternative intéressante, a conclu petiterepublique.com.
Moctar FICOU / VivAfrik