Le président de la République ivoirien a procédé, lundi 13 juin 2022, à l’ouverture de l’« Africa CEO Forum » à Abidjan autour du thème « Souveraineté, croissance verte et transformation industrielle : les nouvelles routes de la prospérité africaine ». Lors de son allocution, Alassane Ouattara s’est dit « préoccupé » par la poussée inflationniste et le risque de pénurie de plusieurs produits comme le blé en Afrique, alimentés par la guerre en Ukraine.
« Nous sommes préoccupés, c’est le moins que je puisse dire, par le ralentissement de la croissance mondiale et la disponibilité pour l’Afrique de certains produits comme le blé, les engrais et bien sûr par la poussée inflationniste », a déclaré le chef de l’Etat, à l’ouverture de l’Africa CEO Forum, un sommet économique réunissant 1 500 chefs d’entreprises et décideurs politiques, qui se tient jusqu’au mardi 14 juin 2022 à Abidjan.
Crée depuis 2012, ce Forum reste le principal lieu de rencontre des décideurs et des hommes d’affaires africains. Investisseurs, acteurs institutionnels, grands mécènes du secteur privé, institutions financières présentes sur le continent africain s’y rencontrent pour réfléchir sur l’environnement des affaires et surtout les orientations à donner à l’économie du continent.
Lors de son discours, M. Ouattara a notamment cité l’exemple de l’Inde qui a interdit les exportations de blé mi-mai. « Une telle situation inflationniste pousse les gouvernements et les entreprises à réévaluer leur dépendance aux réseaux internationaux. C’est réellement une remise en cause de la mondialisation et de la notion du commerce mondial. Cette situation a été accentuée par la crise en Ukraine », s’est-il désolé.
L’édition 2022 de ce CEO forum s’ouvre deux ans après la dernière édition en présentiel. Les participants sont invités à échanger sur l’avenir économique de l’Afrique et les opportunités d’investissements dans un contexte où le monde sort de la crise à Covid-19. Cependant, l’Afrique doit faire face à une autre crise celle-là alimentaire sur fond de guerre entre l’Ukraine et la Russie. En effet, le continent reste fortement dépendant du reste du monde pour certaines céréales constitutives de l’alimentation de base des populations.
Avant même la guerre en Ukraine, l’insécurité alimentaire s’était accentuée dans le monde en raison des conflits, des crises climatiques et économiques. Mais le conflit russo-ukrainien a aggravé la crise, les deux pays assurant à eux seuls 30% du commerce mondial de blé.
Et avec la guerre, les prix de l’énergie, des aliments et des métaux ont flambé. « Cette convergence des crises offre au continent africain une occasion unique d’opérer les changements structurels nécessaires à la transformation de nos économies », a de son côté affirmé Makthar Diop, directeur général de la Société financière internationale (IFC), une branche de la Banque mondiale.
Suffisant pour les participants de l’Africa CEO Forum de mettre l’accent sur la souveraineté économique du continent africain.
Moctar FICOU / VivAfrik