La vente de blocs d’exploration pétrolière en RDC menace les puits de carbone

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La séquestration de carbone est-elle menacée en République démocratique du Congo (RDC). On peut tenter de répondre par l’affirmative. En effet, la RDC prévoit d’ouvrir au marché 16 blocs d’exploration pétrolière à partir du mois prochain. On estime que ceux-ci contiennent 16 milliards de barils de réserves de pétrole brut.

D’après Bloomberg qui donne l’information et repris par comprendre.media, cette décision menace certains des puits de carbone les plus importants au monde. Elle pourrait également compromettre l’accord de préservation des forêts de 500 millions $, adopté lors de la COP26 à Glasgow en Ecosse.

En RDC, certains des blocs pétroliers qui seront mis aux enchères au mois de juillet 2022, chevauchent des puits de carbone importants. Cette décision pourrait avoir un impact environnemental important. Les autorités congolaises ont indiqué que les enchères de blocs pétroliers se tiendront les 28 et 29 juillet 2022.                   

En effet, certains des blocs chevauchent les plus grandes tourbières tropicales de la région. Elles recouvrent 145 000 kilomètres carrés et stockent environ 30 milliards de tonnes de carbone, soit l’équivalent de 82 % des émissions de carbone mondiales. Ces puits de carbone aident à atténuer les émissions de gaz à effet de serre provenant de la combustion de combustibles fossiles et d’autres activités, a noté Elom Kpadonou dans les colonnes du média cité plus haut.

Mais la question qui taraude l’esprit est de savoir si la vente de blocs d’exploration pétrolière ne violation de l’accord sur la préservation des forêts sachant que la protection des zones humides et de la forêt tropicale du bassin du Congo a fait l’objet du pacte sur la préservation des forêts adopté lors de la COP26.

Dans le cadre de l’accord, le Congo s’est engagé à placer 30% de sa superficie sous statut de protection et à restaurer 8 millions d’hectares de terres et de forêts dégradées. Le pays riche en minéraux arrêtera également l’extraction minière et l’extraction d’hydrocarbures dans les zones protégées si cela conduit à la déforestation.

Irene Wabiwa Betoko, chef de projet pour la forêt du bassin du Congo chez Greenpeace Afrique, citée par Bloomberg a parlé d’une « erreur historique qui doit être abandonnée ». « L’invitation faite aux grandes compagnies pétrolières de saccager les écosystèmes les plus sensibles du Congo et de forer dans la bombe de carbone des tourbières est une erreur historique qui doit être abandonnée immédiatement ».

Moctar FICOU / VivAfrik  

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