« Sept milliards de tonnes de plastiques sont aujourd’hui constitués de déchets », regrette Abdou Karim Sall

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Le ministre Sénégalais de l’Environnement et du Développement durable, en sa qualité de président de la Conférence des ministres africains de l’Environnement, a officiellement lancé, ce lundi 30 mai 2022 à Dakar, les travaux de la première réunion du Groupe inter-gouvernemental. 

S’exprimant lors de la rencontre qui a vu le Sénégal conduire les négociations et prévue du 29 mai au 1er juin 2022, Abdou Karim Sall a déploré le taux élevé de la production des déchets plastiques de 1950 à 2017 avant de remercier Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) qui est venue présider, avec lui, la première réunion qui va permettre à la communauté internationale de disposer d’ici à 2024, d’un instrument juridiquement contraignant en ce qui concerne la pollution plastique.

« Le président de la République, Macky Sall, a, dans le cadre de sa vision un programme important communément appelé « Programme zéro déchet ». Pour avoir zéro déchet, il est naturellement évident de lutter efficacement contre le péril plastique », a d’emblée souligné le responsable Sénégalais.     

Poursuivant son allocution, le président de la Conférence des ministres africains de l’Environnement s’est désolé de la quantité de plastiques produite. « De 1950 à 2017, près de 9,2 milliards tonnes de plastiques ont été produit. Sur les 9,2 milliards de tonnes produites, les 7 milliards de tonnes sont aujourd’hui constituées de déchets », a dit Abdou Karim Sall à qui veut l’entendre.

A l’en croire, ces déchets, nous retrouvons dans la nature, au fin fond des océans. C’est ce que Macky Sall a bien compris en initiant le « Programme zéro déchet ».

« En initiant le « Programme zéro déchet » en 2020 au Sénégal, nous avons eu une nouvelle loi, la loi sur le plastique qui est venue remplacer la loi 2015 relativement à la production, à l’utilisation du plastique. Cette loi avait quelques insuffisances c’est pour cette raison que la nouvelle loi est beaucoup plus contraignante », a rappelé M. Sall lors de l’événement qui a enregistré la présence d’environ 400 délégués venus d’organisations internationales, du secteur privé et de la société civile.   

Signalons que la Conférence des ministres africains de l’Environnement a organisé beaucoup de réunions à travers lesquelles, la question de la lutte contre le péril plastique est revenue plusieurs fois. « C’est heureux aujourd’hui de constater que la communauté internationale est en train de s’organiser pour faire face à ce fléau qui ne manque pas d’impacter notre économie, notre santé, notre environnement de manière globale. C’est la raison pour laquelle, cette réunion de Dakar, qui lance une série de réunions qui va nous permettre d’ici à 2024, d’avoir un traité, un accord inter-gouvernemental, un accord mondial et un accord contraignant qui va nous permettre de lutter efficacement contre le péril plastique ».   

Abdou Karim Sall a estimé que devant « les grands défis environnementaux globaux qui menacent l’avenir de notre planète, la communauté internationale a toujours fait preuve de pragmatisme », avec des « accords multilatéraux, pour catalyser l’action en faveur de la résolution de ces problèmes ».              

Et cela concerne, a-t-il dit, les changements climatiques, la destruction de la couche d’ozone, la gestion des produits chimiques dangereux, mais aussi les mouvements transfrontaliers des déchets dangereux.  

En effet, la résolution prévoit moins de trois ans pour le processus de négociation, signalant une impatience face au temps perdu et une volonté claire de faire avancer cette question de manière rapide, efficace et significative. La reprise de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement a ainsi donné un résultat historique en décidant de la nécessité d’un accord mondial pour mettre fin à la pollution plastique.  

« L’accord doit couvrir le cycle de vie complet de l’utilisation des plastiques. Envisagez différents types de polymères et de produits en plastique. Donner la priorité à la consommation et à la production durables, y compris l’utilisation de matières premières secondaires et alternatives. Déployer de nouveaux modèles de réutilisation innovants. Concevez des produits qui conservent la plus grande valeur lors du recyclage du plastique. Éliminer les déchets résiduels tout au long de la chaîne de valeur. Développer une gestion des déchets sûre et respectueuse de l’environnement », a pour sa part détaillé la  directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement.

Moctar FICOU / VivAfrik     

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