Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) a déclaré, dimanche 1er mai 2022 à Dakar au Sénégal que le conflit en cours en Ukraine depuis fin février 2022 « aggrave une triple crise alimentaire, énergétique et financière » pour l’Afrique et le monde en général
« Cette guerre aggrave une triple crise alimentaire, énergétique et financière pour la région et bien au-delà », a dit Antonio Guterres lors d’un point de presse conjoint avec le président sénégalais, Macky Sall. Le patron de l’ONU est arrivé samedi 30 avril 2022 soir à Dakar pour une « visite de solidarité pour le Ramadan » au Sénégal au Niger et au Nigeria.
Il revient d’un déplacement en Russie et en Ukraine, deux pays opposés par un conflit diplomatique et militaire dont l’impact redouté sur l’économie mondiale a déjà commencé à se faire sentir dans certains pays.
Suffisant pour l’ONU de mettre en place un Groupe mondial de réponse portant sur cette crise et ses ramifications dans le domaine de l’alimentation, de l’énergie et des finances, a fait valoir Antonio Guterres.
Selon lui, cette structure contribue à mobiliser les agences des Nations unies, des banques de développement et d’autres organisations internationales pour atténuer les effets de la crise notamment sur l’Afrique.
« Nous devons garantir un flux régulier de denrées alimentaires et d’énergie sur les marchés ouverts en levant toutes les restrictions inutiles à l’exportation, en affectant les excédents et les réserver à ceux qui en ont besoin et en contrôlant les prix des denrées alimentaires pour calmer la volatilité des marchés », a-t-il préconisé.
A en croire le secrétaire général des Nations unies, « il n’y aura pas de véritable solution aux problèmes de sécurité alimentaire sans réintégrer la production agricole de l’Ukraine, ainsi que la production alimentaire et d’engrais de la Russie et de la Biélorussie dans les marchés mondiaux, et cela en dépit de la guerre ».
Le patron des Nations unies dit être déterminé à faciliter un dialogue qui puisse permettre la concrétisation de cet objectif.
Concernant l’énergie, Antonio Gutteres a estimé que les pays doivent « libérer les stocks stratégiques et les réserves supplémentaires pour les pays qui en ont besoin en accélérant » la promotion des énergies renouvelables.
« Les institutions financières internationales doivent de toute urgence mettre en place des mécanismes d’allégement de la dette en augmentant les liquidités et la marge de manœuvre budgétaire des pays en développement », a-t-il ajouté.
Les gouvernements pourront de cette manière éviter le défaut de paiement et investir dans les filets de sécurité sociale et de développement durable pour leurs populations, selon le SG de l’ONU.
Les Nations unies ont pour ce faire avancé « des propositions concrètes » au cours des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, a-t-il signalé.
Ces dernières vont de « la mobilisation des divers fonds et d’instruments existants mais pas suffisamment mise en œuvre » à « une utilisation bien plus forte des tirages spéciaux et au fonctionnement effective des mesures d’allégement de la dette », a-t-il conclu.
Moctar FICOU / VivAfrik