Un rapport de l’UNEP accable le Sénégal dans l’exploitation du sable marin

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Un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) publié ce mardi 26 avril 2022 met l’accent sur la surexploitation du sable dans le monde. Cette pratique a été depuis longtemps remise en cause dans le monde entier pour son influence sur l’évolution régressive des côtes.

Au Sénégal, l’extraction du sable de plage est interdite. Seuls les prélèvements au niveau des carrières légales comme Malika, sont autorisés. Mais, les dispositions de l’Etat sont peu efficaces et très peu respectées. Conséquence, les carrières anarchiques de prélèvement de sable marin se développent partout sur la côte. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, le pillage du sable du littoral est une véritable inquiétude. Le ministère des Mines et de la géologie tente de trouver des solutions qui répondent à la demande croissante pour la construction d’infrastructures et pour une exploitation durable de cette ressource dans le pays.

Le Sénégal compte 700 kilomètres de côtes le long de l’océan atlantique. Mais depuis 2009, le code minier interdit toute extraction du sable marin, rappelle Roseline Mbaye Carlosse, directrice générale des Mines.

« Nous faisons face à l’érosion côtière, à l’avancée du niveau de la mer et l’exploitation du sable marin peut avoir un effet d’accélération dans les conséquences des changements climatiques, comme la perte d’habitat, la destruction des infrastructures, la modification des écosystèmes qui sont autour du littoral », a-t-elle fait valoir.

Signalons que dans la presqu’île du Cap-vert, particulièrement sur les plages de Yoff, Cambérène, Guédiawaye…. le cordon sableux est quotidiennement pris d’assaut par les « voleurs de sable ». En réalité, c’est un spectacle surprenant, un groupe de charrettes qui passe et repasse pour prendre du sable sur le littoral alors que ces lieux sont des zones classées où l’exploitation de sable pour la construction est prohibée. Ce sable, qui est qualifié par les experts comme étant d’une bonne qualité, est vendu à 3 500 FCfa la charrette et les charretiers peuvent avoir jusqu’à 15 charrettes par jour. Ce qui leur fait un gain journalier de plus de 50 000 FCFA.

Face à cette pratique, la gendarmerie de l’environnement est chargée de lutter contre l’exploitation frauduleuse du sable sur le littoral. De son côté, le ministère des Mines fait des études régulièrement pour trouver de nouvelles carrières et des alternatives au sable marin.

« On a pu orienter les exploitants vers des sables de dune qui se trouvent sur le continent. Ce sable dont nous parlons, il y a beaucoup de pression liée au développement, à la construction des infrastructures, qui s‘accroit d’année en année. Il est donc important de trouver d’autres sites, mais toujours en dehors des écosystèmes marins, qui puissent répondre à ce besoin d’approvisionnement en sable pour le développement du Sénégal. »

Plus d’une soixantaine de carrières sont autorisées à l’intérieur du pays, qui ont produit 2 500 000 mètres cubes de sable en 2021.

Moctar FICOU / VivAfrik

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