L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a décidé de prolonger d’un an son programme mondial de lutte contre la chenille processionnaire d’automne qui fait des ravages dans les cultures et en particulier celles de maïs et qui touche désormais tous les continents. Le Covid-19 ayant perturbé la lutte contre ce ravageur apparu en 2016 sur le sol africain.
En cette période de forte inflation alimentaire, pas question pour la FAO d’abandonner la lutte contre la chenille processionnaire d’automne. Rien qu’en Afrique, elle coûterait tous les ans plus de 9 milliards de dollars en pertes de récoltes. La chenille attaque plus de 80 espèces de plantes, causant des dégâts à des céréales d’importance économique telles que le maïs, le riz et le sorgho, mais aussi aux cultures maraîchères et au coton.
Originaire des Amériques, relate Radio France internationale (RFI), l’animal s’est rapidement propagé dans toute l’Afrique (en 2016 en Afrique occidentale et l’année suivante sur le reste du continent), ainsi qu’au Proche-Orient et en Asie, au cours de ces dernières années. Son éradication étant impossible et sa progression très rapide – au stade de papillon, elle peut parcourir 100 km en une nuit, d’où le fait que 78 pays sont aujourd’hui touchés, sur toute la planète- la FAO a en décembre 2019 lancé un programme d’ampleur mondiale pour former les professionnels de l’agriculture à alerter, au niveau local, régional, national et transfrontalier.
Une application gratuite et consultable hors ligne a même été lancée ; pour qu’ils utilisent aussi la lutte intégrée incluant pratiques culturales, phéromones et biopesticides, plutôt que des pesticides souvent inefficaces et nocifs pour l’environnement et la santé, et pour que les agriculteurs adoptent des variétés résistantes, lit-on dans la même source.
Avec un certain succès puisqu’au Burkina Faso, les pertes de récolte attribuables à la chenille processionnaire n’ont pas dépassé 5% depuis 2020. Néanmoins ce programme a été ralenti par les restrictions liées au Covid-19. C’est pourquoi la FAO le prolonge jusqu’à la fin de l’année prochaine.
Moctar FICOU / VivAfrik