Le directeur de l’Environnement et des Établissements classés, une institution logée au du ministère sénégalais de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) a souligné, mardi 19 avril 2022 à Dakar, que la valorisation des acquis des Mécanismes propres de développement (MDP) figure parmi les enjeux majeurs de l’Accord de Paris sur le climat de 2015.
« L’enjeu majeur de l’Accord de Paris de 2015 sur le climat, consiste à valoriser les acquis des mécanismes de développement propres (MDP), pour en faire une base solide pour les mécanismes de marchés, initiés au titre de l’article 6 dudit accord », a notifié Baba Dramé.
Qui présidait une session de formation sur l’article 6 de l’Accord de Paris dans son volet visant à mettre en place et encadrer des mécanismes de coopération entre les différents acteurs de la transition énergétique.
Cet atelier axé sur l’article 6 de l’Accord de Paris sur le climat entre dans le cadre du projet de « développement d’approches politiques » est organisé par l’institut mondial pour la croissance verte (GGGI).
Poursuivant son allocution, il a ajouté : « nous magnifions cette collaboration avec GGGI dans le cadre de la mise en œuvre de la contribution déterminée nationale (CDN) à travers le développement d’approches innovantes pour faciliter l’accès au marché carbone et l’instauration d’un système de mesure, notification et vérification (MRV) de notre politique climatique ».
« les efforts entrepris au Sénégal dans le cadre du MDP, ont permis de mettre en place un portefeuille riche d’une dizaine de projets dans les domaines de l’électrification par voie solaire, des énergies renouvelables injectées au réseau électrique, de l’efficacité énergétique dans les ménages avec la diffusion de lampes à basse consommation d’énergie et des foyers améliorés ».
La coopération internationale sur le climat dépend en grande partie de l’application effective de l’article 6 de l’Accord de Paris afin de pouvoir aider les pays à mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre des mesures d’atténuation devant concourir à l’atteinte des objectifs que les pays se sont fixés dans le cadre de leur contribution déterminée au niveau national et accroître ainsi leur ambition climatique, a-t-il estimé.
« C’est pourquoi, dit-il, le ministère de l’Environnement s’est résolument inscrit dans le processus de développer une politique visant à mettre en œuvre l’Article 6 suivant les circonstances spécifiques de notre pays ».
Il a insisté sur le fait qu’une telle politique allait favoriser une meilleure évaluation des besoins, la proposition d’actions pertinentes sur l’Article 6, leur financement et une meilleure synergie des actions techniques et financières impliquées dans ce processus. Dans cette dynamique, des actions phares ont été déroulées.
Il s’agit, entre autres, de la promotion du marché carbone comme outil potentiel dans la mise en œuvre de la CDN, du lancement de l’étude sur la stratégie d’opérationnalisation de l’article 6 au Sénégal.
Il a également été évoqué la signature d’un accord bilatéral entre le Sénégal et la Suisse en vue de la mise en place d’un cadre global pour le transfert de réduction des émissions, du développement de programme pilote sur l’article 6 et le déroulement du processus d’identification de projets éligibles de la mise en place de programme de préparation pour un meilleur accès au marché avec GGGI, entre autres partenaires.
De même que la mise en place d’un cadre innovant, de gouvernance dénommée approche normalisée pour l’attribution de crédit carbone. En plus de ces actions, le renforcement de capacités de ces acteurs reste primordial, pour asseoir les bases d’une maîtrise de ces mécanismes et opportunités qu’offre cet Accord de Paris pour tirer pleinement profit de ces marchés de carbone, a-t-on appris lors de l’atelier.
Pour M. Dramé, il s’agira « concrètement d’assurer aux parties prenantes clés une bonne connaissance des concepts et enjeux de la portée de cet article 6 et surtout le développement de projets bancables ».
Moctar FICOU / VivAfrik