Vers une augmentation de la production des volumes de gaz en Algérie

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La crise de gaz engendrée par la guerre russo-ukrainienne affecte durement les approvisionnements européens en gaz. Les divers Etats cherchent des alternatives moins couteuses au gaz russe, et sur le continent africain l’Algérie se place en pole position pour les fournir.

« Un tiers du gaz utilisé par l’Italie vient d’Algérie, plus de 200 entreprises italiennes y ont réalisé des travaux d’infrastructures, nous sommes présents dans le secteur agroalimentaire. C’est une relation complète à 360 degrés », avait souligné l’ambassadeur d’Italie à Alger, Giovanni Pugliese, lors de la visite du président Mattarella en Algérie.

Aujourd’hui, c’est une délégation conduite par le chef du gouvernement italien, Mario Draghi, qui est attendue au Palais d’El Mouradia ce lundi 11 avril 2022 pour discuter d’un accroissement de la fourniture du gaz algérien à l’Italie.

Rappelons qu’en 2020, le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a atteint près de 6 milliards de dollars (USD), dont 3,5 milliards USD d’exportations algériennes vers l’Italie (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards USD d’importations de ce pays (des équipements surtout).

L’Italie a constitué, durant le premier trimestre 2021, la première destination des exportations algériennes de gaz avec un volume total de 6,4 milliards de mètres cubes (m3), soit une progression de 109% par rapport à 2020.

Le pays est aussi l’un des plus gros acheteurs de gaz en Europe (95% d’importation), et un peu plus de 40% de ce gaz provient de Russie. Avec le conflit russo-ukrainien en cours depuis le 24 février 2022 et ses répercussions diplomatiques, stratégiques et financières, la botte cherche des alternatives. L’Algérie, qui était jusqu’alors son deuxième fournisseur (21,2 milliards m3 en 2021), pourrait bien devenir le premier.

Le secteur des hydrocarbures occupe une place importante dans la relation économique algéro-italienne, grâce notamment au partenariat entre le Groupe Sonatrach et le groupe énergétique italien ENI, présent depuis 1981 en Algérie. Les deux Groupes gèrent le Gazoduc TransMed, aussi appelé Enrico Mattei, reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, avec une capacité d’exporter jusqu’à 32 milliards de m3 de gaz/an.

Ainsi, le Président directeur général (PDG) de la Sonatrach, Toufik Hakkar, la société pétrolière publique algérienne, confirmait la semaine dernière que le gazoduc Transmed débouchant sur les côtes italiennes « dispose d’une capacité non utilisée » (environ 10 milliards m3/an). Actuellement, l’Algérie fournit au continent européen 11% de ses besoins en gaz, et envisage l’augmentation des volumes exportés sous certaines conditions.

L’Italie se positionne dès lors comme un partenaire privilégié, dans un contexte où les relations diplomatiques entre l’Algérie et son autre gros client, l’Espagne, sont quelques-peu tendues. Elle cherche néanmoins d’autres cordes à son arc, étant en pourparlers similaires avec des pays comme la Libye et la Tunisie.

Moctar FICOU / VivAfrik                                              

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