Clape de fin du 9ème Forum mondial de l’eau ouvert au Sénégal le 21 mars 2022. Ainsi, lors de la cérémonie de clôture de cette 9ème édition, les co-présidents qui sont conscients que la résilience face aux changements climatiques, démographiques, sanitaires, alimentaires et la lutte contre le stress hydrique nécessitent la disponibilité de l’eau, en qualité et en quantité, pour assurer la santé des populations, la pérennisation des écosystèmes et la croissance inclusive ont tenu à lancer, ce vendredi 25 mars 2022, à travers la Déclaration de Dakar axée autour de 5 levers, un appel « poignant » à la communauté internationale.
En effet, Abdoulaye Sène et Patrick Lavarde qui reconnaissent le besoin urgent d’accorder plus d’attention aux enjeux de l’eau dans le monde rural, afin de réduire les inégalités, d’ouvrir des perspectives pour les jeunes et les femmes, de favoriser le développement, générer des emplois et de régler de manière optimale les causes de migrations nationales et internationales sont préoccupés par le déficit de financement face aux besoins d’investissements nécessaires pour l’atteinte des cibles de l’Objectif de développement durable N°6 (ODD6).
Les deux hommes se disent entre être conscients de la nécessité de faire de l’eau un outil de coopération de paix, d’expression de la solidarité entre les pays et les peuples et d’intégration régionale, par l’encouragement du dialogue, de la paix, de la stabilité et l’amélioration de la coordination et du partenariat, en particulier dans un contexte de pandémie de Covid-19, qui a démontré notre communauté de destin.
S’adressant à la communauté internationale, les co-présidents du 9ème Forum mondial de l’eau invitent à garantir le droit à l’eau et à l’assainissement pour tous.
Sur ce point précis, ils appellent à accélérer l’application du droit à l’eau potable et à l’assainissement pour tous en se dotant de cadres législatifs adaptés et mobiliser tous les acteurs à travers des stratégies intégrées et inclusives et favoriser l’application du droit international humanitaire, en particulier les protocoles additionnels aux Conventions de Genève de 1949, qui prévoit la protection des systèmes d’adduction d’eau et d’assainissement qui sont vitaux en temps de conflits.
Leur appel invite également à garantir la disponibilité de la ressource et la résilience. Ainsi, ils conseillent aux décideurs du monde entier d’adopter des plans de gestion durable et intégrée pour préserver les ressources en eau et les écosystèmes et garantir la résilience face aux changements climatiques et à la pression démographique ; de sensibiliser à ces problématiques pour susciter une évolution vers des modes de production et de consommation plus durables et responsables et de renforcer la protection des zones humides, inciter à la conservation des systèmes d’eau traditionnels, au recyclage et à la réutilisation des eaux usées traitées.
La Déclaration de Dakar appelle aussi à assurer les financements adéquats. Dans le détail, le texte invite à mobiliser des ressources financières publiques adéquates, ainsi celles des partenariats au développement, pour investir dans les infrastructures d’eau et d’assainissement, et développer des emplois « bleus » et « verts », en particulier en faveur des jeunes, des femmes et du monde rural ; à encourager la mise en place de mécanismes de financement innovants, ainsi que les investissements du secteur privé dans le domaine de l’eau et de l’assainissement et à plaider pour la mise en œuvre effective du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, en particulier l’investissement dans les infrastructures de l’eau et de l’assainissement et faire évoluer les modèles de financement international pour générer davantage d’investissements dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.
Le quatrième axe de la Déclaration de Dakar invite à assurer une gouvernance inclusive de l’eau. Sur ce point, Abdoulaye Sène et Patrick Lavarde appellent à promouvoir, à l’échelon, adéquat une gestion transparente, efficiente et inclusive des services d’eau et d’assainissement, ainsi que des modes de gestion diversifiés et concertés ; à mettre en œuvre des plans de gestion intégrée d’utilisation rationnelle, équitable et durable des ressources en eau, en vue d’assurer le juste équilibre entre le développement socio-économique, la préservation de la qualité de la ressource, la protection et la conservation des écosystèmes ; favoriser la cohérence entre les politiques de l’eau et celles des secteurs de l’agriculture, du développement rural, de la santé, de la biodiversité, de l’énergie et de l’industrie, entre autres et à bâtir des politiques publiques liées à l’eau sur la base de la connaissance, soutenir les innovations, former et renforcer les capacités de toutes les catégories d’acteurs, pour une gestion plus durable des ressources en eau et des milieux.
Enfin, La Déclaration de Dakar recommande le renforcement de la coopération. A ce niveau, il urge d’accorder une attention particulière aux enjeux de l’eau dans la coopération bilatérale et multilatérale, y compris aux échelles sous régionale, régionale et internationale de renforcer les organismes de bassin et soutenir leurs efforts pour la gestion inclusive, durable et intégrée des ressources en eau ; de renforcer aussi la coopération et le partenariat mutuellement bénéfiques en matière de gestion de bassins transfrontaliers, y compris les bassins aquifères, notamment en favorisant les échanges d’informations, d’expériences et de bonnes pratiques et de placer le dialogue, la coordination, et la coopération au cœur de la résolution des différends, dans l’esprit de l’hydrodiplomatie.
En résumé, les co-présidents du 9ème Forum mondial de l’eau recommandent au gouvernement de la République du Sénégal et au Conseil mondial de l’eau, en leur qualité de co-organisateurs du Forum de Dakar de soumettre la présente Déclaration comme contribution à la Conférence des Nations Unies sur l’eau en 2023 tout en considérant les résultats des travaux de ce présent Forum comme un complément à cette Déclaration.
La Communauté internationale et toutes les parties prenantes sont en outre invitées à endosser la présente « Déclaration de Dakar sur la Sécurité de l’eau et de l’assainissement pour la paix et le développement » et à contribuer à la mise en œuvre effective des résultats issus du Forum de Dakar.
Moctar FICOU / VivAfrik