Le Soudan envisage de finaliser la création d’une bourse des métaux d’ici à la fin du mois de mars 2022

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Le Soudan, 3ème producteur d’or en Afrique s’apprête à franchir une nouvelle étape dans le secteur des métaux. En effet, une grande partie des exportations du pays échappe aux canaux officiels. Une situation qui limite la contribution du secteur minier aux recettes de l’Etat. Ce qui oblige les autorités à trouver, depuis quelques années, des solutions visant à résoudre ce problème.

« Une bourse des métaux verra bientôt le jour dans le pays. Peu de détails sont disponibles pour le moment, mais le processus de création devrait être achevé d’ici à la fin du mois (Ndlr : de mars 2022), a précisé à Reuters, le ministre Soudanais des Finances, Jibril Ibrahim, mercredi 9 mars 2022.

Notons qu’il s’agit du dernier effort des autorités pour réglementer le secteur minier, particulièrement l’exploitation aurifère. Essentiellement artisanale, 70 à 80 % de la production nationale d’or (plus de 90 tonnes selon la Banque mondiale) quitterait chaque année le pays en contrebande, d’après des officiels du gouvernement, a pour sa part indiqué à Ecofin Emiliano Tossou.

En effet, pour réduire le phénomène, l’Etat a autorisé en janvier 2020 les producteurs locaux à exporter une partie de leur production, alors qu’ils étaient jusque-là obligés d’en vendre la totalité à la Banque centrale. Cette décision n’avait pas alors suffi à les contenter, en raison notamment d’un taux de change livre soudanaise/dollar US jugé « irréaliste ».

Pour Mohamed Tabidi, bijoutier réputé et l’un des principaux marchands d’or de Khartoum plaide pour l’exportation totale de la quantité d’or. « Nous, commerçants, demandons à être autorisés à exporter la totalité de la quantité d’or et refusons de donner 30 % à la Banque centrale du Soudan […]. Nous demandons que la Banque centrale traite avec nous en fonction du prix du marché ».

Avec la levée des sanctions internationales et le retour progressif du pays dans le système financier international depuis quelques années, la donne pourrait progressivement changer. Davantage d’investisseurs et de compagnies minières étrangères s’intéressent en effet au potentiel aurifère du Soudan, ce qui devrait favoriser l’industrialisation du secteur et réduire le poids de l’exploitation artisanale.

Moctar FICOU / VivAfrik

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