Le secteur privé de l’île Maurice s’intéresse aujourd’hui sérieusement à la transition écologique. C’est du moins ce qu’a affirmé Thierry Le Breton dans la dernière édition du Journal des archipels 6, mars avril 2022. Le consultant en développement durable et directeur du Cabinet Dynamia à Maurice qui a livré son analyse sur le financement vert, reconnait que le respect des engagements internationaux de Maurice dépend largement du financement international.
« Tout le programme d’adaptation à l’échelle nationale et cette transition énergétique relèvent d’enjeux internationaux et du financement international. Mais rien n’empêche de financer bien d’autres choses ; rien n’empêche qu’il y ait un marché privé (…) Pourquoi un investisseur investit dans un green bond ? Parce que l’obligation est performante financièrement ou parce que cela permet de verdir son portefeuille d’investissement. Il faut réduire les risques car on sait que les risques liés au changement climatique sont colossaux. Pourquoi les financiers investissent dans le vert ? Parce que c’est une opportunité d’affaires ! », a clarifié Thierry Le Breton.
S’exprimant sur lesle monitoring, M. Le Breton a confié qu’il n’y a pas de « méthode standardisée » pour mesurer l’impact d’une obligation verte. A ce propos, M. Le Breton relève que « chaque obligation verte (Ndlr : green bond en anglais) s’évalue elle-même ».
C’est pourquoi, à ses yeux, il est difficile de mesurer le bénéfice des green bonds comme la réduction des émissions de Gaz à effet de serre (GES) par exemple. L’impact cumulé des projets financés par les obligations vertes et la finance verte en général se révèle donc trouble. « L’enfer est pavé de bonnes intentions en matière de « sustainability ». Il y a beaucoup d’options supposément durables qui se révèlent désastreuses quand on évalue vraiment les choses. (…) Il est probable qu’on ne résolve pas du tout le problème écologique dans ce cas », a-t-il dit dans la dernière édition du Journal des archipels 6, mars avril 2022.
Moctar FICOU / VivAfrik