En Europe, le prix du gaz a atteint un nouveau record et s’enflamme ce lundi, 7 mars 2022, de 60%, à plus de 300 euros le mégawattheure. Ce record historique sur le marché européen sont atteint au moment où des sanctions sur l’énergie russe sont discutées par les États-Unis et l’Union européenne (UE) face à l’invasion de l’Ukraine avec à la question qui taraude l’esprit. Peut-on se passer du gaz russe ?
« Non, sans le gaz russe, nous rentrerions dans un scénario de l’extrême », a répondu la patronne d’Engie, Catherine Mac Grégor, qui s’exprime dans le journal Les Echos. Selon elle, si on stoppait immédiatement nos achats de gaz à la Russie, cela entraînerait une augmentation directe importante des prix. Des prix qui ont déjà doublé en une semaine, on est à 195 euros le mégawattheure sur le marché de gros, contre 75 euros en février 2022 juste avant l’invasion russe. Il n’y aurait pas de pénurie pour terminer cet hiver, on pourrait faire face en nous tournant vers d’autres pays, mais on paierait cher, a-t-elle estimé.
La crainte de perturbations des exportations en provenance de Russie, qui fournit 40 % des importations de gaz européen, faisait grimper la référence du marché en Europe, le TTF néerlandais, à un nouveau record, à 345 euros le mégawattheure (MWh). Ce lundi 7 février 2022 vers 09h05 GMT (10h05 à Paris), il gagnait 45 % à 280 euros.
« En revanche, ce serait problématique pour l’hiver prochain, on manquerait de gaz parce qu’en fait, le remplissage des stocks se fait au printemps et à l’été pour l’hiver suivant. Dans ce contexte, ce serait difficile de trouver les volumes nécessaires. Ce qui, concrètement, voudrait dire que l’hiver prochain, il faudra réduire notre consommation de gaz, baisser notre chauffage, limiter certaines industries », a alerté Catherine Mac Grégor.
Dans le sillage des prix de l’énergie, ceux des métaux produits en Russie grimpaient, l’aluminium dépassant pour la première fois la barre des 4 000 dollars la tonne tandis que le cuivre et le palladium ont touché de nouveaux plus hauts historiques à 10 845 dollars la tonne et 3 442,47 dollars l’once respectivement.
Face à cette situation, les regards sont tournés vers d’autres énergies, notamment les énergies renouvelables, comme l’éolien, le solaire, le biométhane. C’est cette piste que travaille d’ailleurs la Commission. L’objectif étant d’éviter de recourir au charbon, très polluant, mais aussi parce que l’on est très dépendant du charbon russe, encore plus que pour le gaz !
Moctar FICOU / VivAfrik