La corne de l’Afrique fait actuellement face à une vague sécheresse. Ce qui n’est pas sans conséquences dans région vu le nombre de personnes souffrant de la faim. Une situation qui oblige les Nations unies à pousser un nouveau cri d’alarme face à cette faim qui sévit dans cette partie de l’Afrique. Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), plus d’un million d’enfants sont menacés de malnutrition aiguë cette année pour la seule Somalie.
A ce propos, le porte-parole de l’UNICEF en Somalie, Victor Chinyama, a affirmé que « la sécheresse est aussi un problème de malnutrition, qui a atteint des niveaux de crise ».
Dans le détail, le Fonds des Nations unies pour l’enfance a précisé que, sur le terrain, « près de 1,4 million d’enfants, soit près de la moitié de la population des moins de cinq ans, sont susceptibles de souffrir de malnutrition aiguë. Parmi eux, 330 000 auront besoin d’un traitement contre la malnutrition aiguë sévère ».
A l’image de la Somalie, explique l’Agence djiboutienne d’information qui cite l’UNICEF, c’est pratiquement toute la Corne de l’Afrique qui traverse en ce moment l’une des pires sécheresses de son histoire récente. Outre Mogadiscio, le Kenya, l’Éthiopie et à un degré moindre l’Erythrée doivent faire face à trois saisons consécutives sans pluies depuis 2020.
Ainsi, pour M. Chinyama, « la Corne de l’Afrique risque même d’en connaître une quatrième (mars-mai 2022) et de voir sa situation s’aggraver ». Car, du côté de la seule Somalie, le pays le plus touché, environ 90% du pays est confronté à la sécheresse. Dans ces conditions, 4,1 millions de Somaliens (25% de la population) ont besoin d’une aide alimentaire humanitaire d’urgence.
De l’avis des humanitaires, c’est la course contre la montre. « Le moment d’agir est maintenant. Car si vous attendez que les choses empirent ou que la famine soit déclarée, il sera peut-être trop tard », a mis en garde le porte-parole de l’UNICEF qui s’est confié à l’Agence djiboutienne d’information.
L’organisation onusienne a alerté que, sans des fonds, 100 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ne recevront pas le traitement qui leur permettrait de survivre. De plus, l’histoire montre que lorsque la malnutrition se combine à des épidémies de maladies telles que le choléra et la rougeole, la mortalité augmente très rapidement.
Face à un tel scénario catastrophique, l’UNICEF a lancé un appel pour 48 millions de dollars. « Nous avons besoin d’urgence de 7 millions de dollars d’ici (à) mars pour commander des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi et éviter une rupture de la filière à partir de juin », a conclu le porte-parole de l’UNICEF M. Chinyama.
Moctar FICOU / VivAfrik