L’expérience réussie de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) en matière de gestion de l’eau a été offerte par le chanteur et compositeur sénégalais, Baaba Maal, a invité à s’inspirer de la gestion de l’eau autour du fleuve Sénégal, dans un monde où la question du liquide précieux est devenue un « enjeux vital » et une « source de conflits ».
De l’avis de l’artiste compositeur, « dans ce monde où la question de l’eau est devenue un enjeu vital, par endroits source de conflit, il me semble important d’offrir en exemple l’harmonie parfaite qui a existé pendant des millénaires pour la gestion de l’eau autour du fleuve Sénégal ».
M. Mal s’exprimait lors d’un forum organisé à Mboumba, en marge de la 6ème édition du Festival à Sahel ouvert (FASO), organisé les 25, 26 et 27 février 2022, dans cette commune du département de Podor (nord du Sénégal).
« Ce forum, qui a réuni des experts de l’OMVS, de la Société d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta et de la Vallée du fleuve Sénégal (SAED) et des organisations agricoles de la zone, devrait constituer un cadre pour une prise en compte des réalités locales (fleuve, foncier, emploi des jeunes) », a ajouté Baaba Mal. Selon lui, « les conclusions issues des panels (…) seront versées, en guise de contribution, aux travaux du neuvième Forum mondial de l’eau », prévu à Dakar du 21 au 26 mars 2022 au Sénégal.
Evoquant les « conflits » liés à la gestion de l’eau dans certaines parties du monde (le Nil, Israël), le musicien qui porte l’Association « Voix du fleuve, voix de la paix », a notamment insisté sur l’« harmonie parfaite » entre les différentes communautés : pêcheurs, éleveurs, agriculteurs. Celles-ci vivent depuis des millénaires autour du fleuve. Il a aussi insisté sur le nécessité de « penser notre développement à partir de nos cultures ».
Le coordonnateur des projets industriels du Plan Sénégal émergent, Abdoulaye Ly qui a pris part à cette rencontre, a évoqué des opportunités d’investissement à « analyser » et à « exploiter » dans cette zone du fleuve qui dispose de près de 240.000 hectares.
M. Ly a également invité les habitants de la zone, pour plus d’efficacité, à préconiser « le marketing territorial, l’intercommunalité et la mobilisation des ressources et les compétences de la diaspora ». Il a aussi souligné la nécessité de définir des « réserves foncières » pour abriter des activités industrielles.
Parlant au noms des organisations paysannes de la zone, Nadjirou Sall a relevé que « les pôles agricoles (nord, centre et sud) seraient plus impactants, si l’on pensait d’abord à consolider davantage l’existant » relativement notamment à l’exploitation agricole familiale.
Le Festival à Sahel ouvert, organisé depuis 2010, a cette année pour thème : « Eau et sécurité ». Il sera, pour ses organisateurs, un prélude au neuvième Forum mondial de l’eau (FME) prévu en mars prochain à Dakar.
Ils estiment que le FME aura l’avantage de « lancer un dialogue entre les institutions engagées dans le développement du bassin du fleuve Sénégal, les experts et les populations, afin d’élaborer une grille de lecture des projets à valeur intégrative et équitable des intérêts locaux ».
Entre autres, les artistes Baaba Maal, Samba Peuzzi et du groupe Daara J (Sénégal), ainsi que Noura Mint Seymali (Mauritanie), Sékou Kouyaté (Guinée), Sona Jobarteh (Gambie), Daby Touré (Mauritanie) prendront part au FASO, selon le comité d’organisation de l’événement.
« Les résultats et les messages recueillis sur les enjeux de l’eau et de la paix seront portés au (…) FME », ajoute un document de presse des organisateurs du Festival à Sahel ouvert.
Moctar FICOU / VivAfrik