Les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont déploré la répartition des fonds alloués à la lutte contre le réchauffement climatique en Afrique. D’après ces scientifiques, les financements sont répartis d’une manière inégale dans le continent noir. Pire, ils soulignent que ce ne sont pas les pays les plus impactés qui en bénéficient le plus.
Alors que l’Afrique ne reçoit que 14% des financements mondiaux consacrés aux mesures d’adaptation contre le réchauffement climatique, moins de la moitié des sommes engagées lui sont véritablement parvenues, a constaté le GIEC.
Si l’on se fie à l’expert du GIEC, Edmond Totin, des inégalités de traitement sont observables sur le continent lui-même, entre l’Afrique anglophone et l’Afrique francophone. « Sur le continent africain, nous avons essayé de voir qui capte quoi de ce flux-là. Et c’est un petit nombre d’État. Ce n’est pas forcément les pays les plus vulnérables qui touchent le plus, par exemple, nous avons le Ghana, l’Afrique du sud, le Kenya », rapporte l’enseignant à l’Université nationale d’agriculture du Bénin et coordinateur du chapitre africain du rapport.
« Ce système, fondamentalement, est basé sur la capacité à rédiger des documents, et ces documents sont en anglais, ce qui pénalise les pays », a analysé l’expert qui précise que les pays francophones se retrouvent face à des difficultés linguistiques. A l’en croire, « entre l’approbation du document ou d’un projet et le temps pour mettre en place le financement, ça peut mettre plusieurs années ».
M. Totin a relevé enfin que ce problème a été identifié et que les pays ont demandé « qu’on allège ce mécanisme de financements afin de permettre aux pays d’être plus actifs dans leur manière de faire face à des investissements ».
Moctar FICOU / VivAfrik