Le gouvernement sud-africain a décidé, vendredi 25 février 2022, d’accorder des permis annuels de chasse et d’exportation pour des dizaines d’animaux sauvages, dont dix rhinocéros noirs en danger critique d’extinction et dix léopards.
Par cet acte, l »Afrique du Sud autorise la chasse de plusieurs espèces protégées comme les rhinocéros noirs, les léopards et les éléphants, autorisé par les lois internationales sur le commerce des espèces menacées. Des permis de tuer sont ainsi délivrés pour une quantité limitée, une démarche qui étonne alors que les rhinocéros noirs sont notamment considérés comme une espèce en danger critique. Le ministère sud-africain de l’Environnement justifie ces permis de chasse par une étude minutieuse des populations et un intérêt économique vertueux pour la préservation de l’environnement.
« Au total, 10 rhinocéros noirs peuvent être chassés et 150 éléphants », a annoncé le ministère des Forêts et de l’Environnement dans un communiqué.
Des populations de rhinocéros, d’éléphants et de léopards qui augmentent suffisamment pour être chassées… Ce sont les mâles âgés qui sont visés en priorité dans un souci, dit le ministère de l’Environnement et de Gestion des espèces.
Rappelons que le rhinocéros noir est classé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme animal en danger critique d’extinction. Le nombre de rhinocéros noirs dans la nature a cependant doublé, passant d’un creux historique il y a environ trois décennies à plus de 5 000 aujourd’hui.
Le gouvernement sud-africain a déclaré que son quota alloué était basé sur les estimations de la population nationale de rhinocéros noirs par sous-espèces, « qui montrent une tendance à la hausse à l’heure actuelle ».
Les permis sont délivrés dans des régions où leur population n’est pas menacée. Tout est réfléchi et encadré, assure le ministère, qui ne cache pas son intérêt pour les rentrées financières que vont générer ces permis de chasse, de l’argent qui reviendra aux communautés locales et à la préservation des espèces et de l’environnement.
En 2019, la chasse aux trophées rapportait 13 millions d’euros à l’Afrique du Sud. « La chasse fait partie de notre culture et de notre patrimoine », a assuré le ministère de l’Environnement sud-africain.
A l’en croire, avec 150 permis de chasse pour les éléphants, l’Afrique du Sud ne portera pas atteinte à ses troupeaux. C’est d’ailleurs deux fois moins que le Botswana voisin qui avait autorisé près de 300 permis de chasse, en 2021.
Le braconnage, principalement du rhinocéros blanc, a atteint des niveaux critiques entre 2014 et 2017, lorsqu’un millier de pachydermes en moyenne ont été tués chaque année. Ces chiffres ont baissé de moitié l’année dernière pour passer à 451.
Moctar FICOU / VivAfrik