L’incendie d’un navire pétrolier d’une capacité de stockage de deux millions de barils, qui s’est déclaré, mercredi 2 février 2022, après une explosion, fait craindre un éventuel désastre environnemental le long des côtes du Nigeria. Des images diffusées par des médias locaux montrent une épaisse fumée noire s’échappant d’un navire éventré, ravagé par les flammes et en train de couler.
Signalons que les marées noires sont fréquentes au Nigeria, mais elles touchent généralement le fleuve Niger et ses affluents, plus rarement l’espace maritime. Le delta du Niger est depuis des années le théâtre de graves troubles, des groupes armés y percent des oléoducs pour piller du brut, provoquant des désastres écologiques.
Situé au sud du Nigeria, le Delta du Niger est aujourd’hui secoué par une nouvelle catastrophe liée à la production pétrolière. Plusieurs villes et villages de l’État de Bayelsa sont actuellement ravagés par une marée noire et une pollution de gaz.
Deux millions de barils de brut auraient été déversés dans la rivière Santa Barbara, polluant la flore et la faune de cette région souffrant d’un environnement dégradé depuis plusieurs décennies, a confié le porte-parole du gouverneur de l’État de Bayelsa.
Ce chiffre de deux millions est contesté par Aiteo, propriétaire du puits Santa Barbara n°1, qu’elle a racheté à Shell en 2015. Considéré comme l’une plus grandes compagnies privées pétrolières nigérianes, Aiteo a mis 32 jours pour stopper cette fuite qui a démarré officiellement le 5 novembre 2021, a relayé Radio France internationale (RFI).
Selon le correspondant de Radio France internationale qui était à Nembe, à une cinquantaine de kilomètres de Yenagoa, la capitale de l’État de Bayelsa puis a rejoint les communautés de pêcheurs où le long de la rivière Santa Barbara à bord d’un bateau à moteur, les femmes et les hommes y craignent de plonger dans la pauvreté, à cause de ressources halieutiques contaminées pour plusieurs années. Moctar FICOU / VivAfrik