De violentes intempéries ont provoqué d’importants dégâts dans des camps de réfugiés dans le nord-ouest de la Syrie où des centaines de tentes ont été détruites ou inondées. En termes clairs, des pluies diluviennes dans le nord-ouest syrien ont transformé les camps de déplacés en marécages boueux, une ONG internationale a même fait état, mardi 7 décembre 2021, de la mort d’un enfant dans les intempéries qui ont privé de leurs tentes des dizaines de milliers de personnes.
Plus de 70 campements abritant des dizaines de milliers de réfugiés dans la province d’Idleb, et au nord d’Alep, qui échappent encore au contrôle de Damas, ont été endommagés par les intempéries.
De fortes pluies accompagnées de vents violents se sont abattues pendant 24 heures sans interruption sur le nord de la Syrie. Au moins une centaine de tentes ont été arrachées et plusieurs dizaines d’autres endommagées ou inondées par les eaux dans cette région.
« Cela fait trois jours qu’on nage dans l’eau », a indiqué Abou Qassem, père de huit enfants et déplacé près de Maaret Misrine. « L’eau s’est infiltrée dans les tentes ».
Dans les habitations de fortune, tapis et couvertures posés à même le sol sont entièrement inondés, a constaté le correspondant de l’AFP.
Les jours précédents dans un autre camp, il avait vu des habitants déblayer la boue devant leurs habitations de fortune ou d’en dégager l’eau.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme indique que les dégâts les plus importants ont touché des campements sauvages du nord-ouest de la Syrie, où les ONG et les associations humanitaires ne sont pas actives.
Les plus chanceux portent des bottes en caoutchouc. Mais certains enfants à peine couverts, en pyjamas ou tenues de sport, se démènent dans la boue avec des baskets ou des claquettes en plastique, pantalons remontés aux genoux.
Rappelons que le conflit syrien qui dure depuis 2011 a provoqué l’exode de 13 millions de personnes, qui représentent 60% de la population. Six millions et demi de Syriens ont été accueillis par les pays voisins, notamment la Turquie, le Liban et la Jordanie.
Sept millions sont déplacés à l’intérieur du pays, dont un million dans les zones contrôlées par les rebelles pro-turcs et les jihadistes à Idleb et Alep.
Cette population vit dans des conditions précaires. Dans les campements sauvages, les déplacés, souvent sans ressources, sont abandonnés à eux-mêmes.
Moctar FICOU / VivAfrik