Les participants du DRC-Africa Business Forum échangent sur l’Afrique et la chaîne de valeur autour des métaux « verts »

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La République Démocratique du Congo (RDC) a accueilli le DRC-Africa Business Forum. Le Forum qui s’est tenu du mercredi 24 au jeudi 25 novembre 2021 est un évènement qui a réuni les décideurs politiques africains et les spécialistes du secteur minier et de la transition énergétique autour notamment de la participation de l’Afrique au boom des véhicules électriques, un marché pesant potentiellement 7 000 milliards $ d’ici à 2030.

La cérémonie qui a pour thème : « Développer une chaîne de valeur régionale autour de l’industrie des batteries électriques, et un marché des véhicules électriques et des énergies propres » est présidée par le président Félix Tshisekedi en présence du président zambien Hakainde Hichilema, dont le pays est deuxième producteur de cuivre, l’un des métaux phares de la transition énergétique.

Pendant deux jours, à Kinshasa et en ligne, décideurs politiques, cadres miniers, experts internationaux et locaux ont discuté des opportunités qu’offre à l’Afrique la mise en œuvre de la transition énergétique, particulièrement dans la chaîne de valeur des véhicules électriques, des batteries, mais aussi des énergies vertes.

Emiliano Tossou a souligné, dans les colonnes de l’agence Ecofin qu’avec plusieurs pays du continent qui disposent des ressources essentielles (cuivre, cobalt, graphite, lithium) à la réussite de la transition énergétique, l’Afrique peut en effet se positionner comme un acteur majeur dans la chaîne d’approvisionnement. Or, en se contentant d’exporter les minerais, les pays du continent profitent très peu des bénéfices liés à la transformation puis à la commercialisation finale des batteries lithium-ion, des câbles en cuivre, des aimants à base de terres rares pour les éoliennes, etc.

Une nouvelle étude de BloombergNEF, commanditée par plusieurs partenaires de l’évènement dont la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAD), l’Africa Finance Corporation (AFC), Afreximbank ou encore la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, offre un aperçu du potentiel inexploité du continent.

Selon l’évaluation en effet, ajoute Emiliano Tossou, la RDC peut, par exemple, construire une usine de précurseurs de cathodes de 10 000 tonnes avec un investissement de 39 millions $, contre plus de 120 millions $ pour la même usine aux Etats-Unis ou 112 millions $ en Chine.

Rappelons que la RDC n’est pas le seul pays à disposer dans son sous-sol des métaux indispensables aux véhicules électriques et aux énergies renouvelables. L’un des objectifs de cette rencontre est donc aussi de mettre en place des plateformes de concertation entre pays africains afin de déboucher sur des initiatives communes de création de valeur ajoutée pour les minéraux extraits sur le continent.

Ce qui fait dire à Vera Songwe, secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique qu’« avec l’opérationnalisation de la ZLECAf, la RDC peut recevoir d’autres apports de minéraux en amont nécessaires à la fabrication de batteries lithium-ion de type MNC [Ndlr : manganèse, nickel, cobalt] – comme le manganèse en provenance d’Afrique du Sud et de Madagascar, le Cuivre de la Zambie, le graphite du Mozambique et de Tanzanie, et le lithium du Zimbabwe, pour n’en citer que quelques-uns. ».

Pour sa part, Samaila Zubairu, président de l’AFC a renchéri que « contrairement aux flambées antérieures des prix, les pays africains doivent se hisser au sommet de la chaîne de valeur grâce à l’enrichissement, à la fonte et à l’affinage des minéraux et rompre avec l’exportation de produits non transformés ».

Moctar FICOU / VivAfrik

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