L’Organisation des Nations unies (ONU), à travers son Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) s’est inquiété de « l’aggravation rapide » de la sécheresse en Somalie, où 2,3 millions de personnes font d’ores et déjà face à de sérieuses pénuries d’eau et de nourriture qui pourraient empirer avec une probable quatrième saison consécutive de faibles précipitations.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a indiqué, dans un communiqué publié jeudi 18 novembre 2021 dans la soirée, qu’« environ 2,3 millions de personnes dans 57 des 74 districts » du pays vivent avec « de graves pénuries d’eau, de nourriture et de pâturages car les réservoirs d’eau et les puits se sont asséchés ».
Le texte de l’OCHA repris par Belga prévient que la Corne de l’Afrique est « à la veille d’une quatrième saison des pluies défaillante de suite ». Selon la même source, la situation désastreuse actuelle a déjà contraint près de 100 000 personnes à fuir leurs maisons à la recherche de nourriture, d’eau et de pâturages pour leur bétail.
L’agence onusienne ajoute que ces dernières années, les catastrophes naturelles -plus que les conflits- ont été le principal facteur de déplacements de population en Somalie, pays en proie à la violence et l’instabilité politiques et qui figure parmi les plus vulnérables au changement climatique au monde.
« Toutes les conditions sont réunies » pour une détérioration rapide de la situation, met en garde Adam Abdelmoula, le coordinateur humanitaire de l’ONU dans le pays, soulignant que « les personnes touchées ont déjà enduré des décennies de conflits, de chocs climatiques et d’épidémies ».
Pour sa part, la ministre Somalienne des Affaires humanitaires et de la Gestion des catastrophes, Khadija Diriye a soutenu dans le communiqué que « la situation est grave. Les familles perdent leur bétail, moyen de subsistance essentiel en Somalie, et pourraient mourir de faim dans les mois à venir ». Mme Diriye, se dit « particulièrement inquiète pour les enfants, les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées ».
De son côté, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avait imputé ces pluies torrentielles au changement climatique. « Dans l’Est de l’Afrique, le manque de pluies et des inondations ont largement perturbé les récoltes et également affecté les communautés dépendantes de l’élevage, notamment au Kenya et au Soudan du Sud. Les inondations qui ont frappé le Soudan du Sud ont été parmi les pires qu’ont connues certaines régions du pays depuis 1962 ».
Moctar FICOU / VivAfrik