Les autorités Libanais sont déterminés à mettre fin aux coupures d’électricité qui frappent la plupart du temps les populations depuis des mois. Privées d’électricité publique, le quotidien de ses habitants est devenu insoutenable dans un pays toujours plus en crise, d’autant que les générateurs privés affichent des tarifs exorbitants avec la hausse des prix du carburant. Alors, pour faire face à la crise, certaines ONG se mobilisent et proposent aux plus nécessiteux de passer à l’énergie solaire.
Les ouvriers fixent de larges panneaux photovoltaïques sur le toit d’une maison du village de Miniara, une localité où les habitants n’ont plus qu’une heure d’électricité publique par jour et les générateurs privés sont devenus hors de prix. Alors, une petite association, BeytnaBeytak, aide les habitants à passer à l’énergie solaire.
Selon César Mrad, chef de projet, « le photovoltaïque, c’est gratuit ! Nous avons 300 jours de soleil par an au Liban. Il faut qu’on en profite. Et ce n’est que le début. Le but, c’est que chaque personne qui a besoin d’électricité pour survivre puisse en avoir ».
Dans cette maison, une vieille dame est sous respirateur artificiel. Âgée de 83 ans, elle souffre d’une maladie pulmonaire dégénérative. Avec l’aggravation de la crise de l’électricité, sa vie ne tient plus qu’à un fil. Expatrié en Australie, son petit-fils Joseph a organisé une collecte de fonds pour aider sa grand-mère. La trentaine, ce musicien a fait le déplacement au Liban pour suivre l’installation : « Si ma grand-mère n’avait plus accès à un respirateur chez elle, elle devrait passer le restant de ses jours à l’hôpital. Ce n’est pas une vie. Alors, quand j’en ai parlé à mes amis, ils m’ont très généreusement aidé à créer une cagnotte, pour soutenir les Libanais ici, dans mon village, et leur proposer des solutions plus durables et écologiques », a-t-il confié à l’envoyé spécial de RFI dans la région du Akkar, Noé Pignède.
A l’en croire, la levée de fonds de Joseph a déjà atteint plusieurs dizaines de milliers de dollars. Après avoir offert ces panneaux photovoltaïques à sa grand-mère, il compte désormais en installer dans des écoles et des hôpitaux aux alentours.
Moctar FICOU / VivAfrik