Le président Brésilien, Jair Bolsonaro doit répondre à des accusations de déforestations qualifiées de « crime contre l’humanité » devant la Cour pénale internationale (CPI). En effet, Les experts ayant travaillé sur cette plainte estiment que les émissions attribuables à la déforestation sous l’actuelle présidence brésilienne causeront plus de 180 000 décès supplémentaires dans le monde d’ici à la fin du siècle.
Le rythme de la déforestation amazonienne s’est largement accru sous le mandat Bolsonaro. C’est un « crime contre l’humanité ». C’est du moins l’avis défendu par l’ONG autrichienne AllRise qui assure que l’administration du président brésilien est responsable de la déforestation de quelque 4 000 km2 de forêt amazonienne chaque année.
Suffisant pour cette ONG de déposer, mardi 12 octobre 2021, une plainte à la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité » contre le président brésilien, Jair Bolsonaro pour son rôle dans la déforestation en Amazonie et ses impacts attendus sur la vie et la santé humaine à travers le monde.
La plainte de l’ONG AllRise, à laquelle la CPI n’est pas tenue de donner suite, s’appuie notamment sur la science en pleine extension de « l’attribution » des conséquences du changement climatique.
Selon des études, la déforestation en Amazonie brésilienne a transformé ce puits de carbone fondamental pour la planète en émetteur net de CO2 en 2020, c’est-à-dire que la forêt émet aujourd’hui plus de carbone qu’elle n’en absorbe.
Alors que le rythme de cette déforestation s’est accru de 88% depuis l’arrivée au pouvoir du dirigeant d’extrême droite. « Nous voulons comprendre le lien de causalité avec le climat mondial de ce qui se passe au Brésil, de cette déforestation massive. C’est exactement (…) la définition du crime contre l’humanité : la destruction intentionnelle de l’environnement et de ses défenseurs », a déclaré le fondateur autrichien d’AllRise, Johannes Wesemann.
L’ONG l’accuse également d’avoir « systématiquement » cherché à affaiblir ou se débarrasser des lois et organismes officiels encadrant ces pratiques comme des militants de la protection de l’environnement.
Toutes ces actions « sont directement liées aux impacts négatifs du changement climatique à travers le monde, » poursuivent les plaignants, qui s’appuient notamment sur l’expertise de Friederike Otto, du Universiy College de Londres et auteure principale du récent rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qualifié « d’alerte rouge » pour l’humanité par le patron de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres.
Troisième plainte contre Bolsonaro devant la CPI
Le président Bolsonaro est déjà visé par plusieurs plaintes devant la CPI. En janvier 2021, le cacique Raoni Matuktire, défenseur emblématique de la forêt amazonienne, avait déjà demandé à la CPI d’enquêter pour « crimes contre l’humanité » contre Jair Bolsonaro, accusé de « persécuter » les peuples autochtones en détruisant leur habitat et en bafouant leurs droits fondamentaux.
En juillet 2020, des membres du personnel de santé au Brésil ont aussi demandé une enquête à la CPI pour « crime contre l’humanité » contre Bolsonaro, cette fois pour sa gestion de la pandémie de Covid-19.
Mais la CPI, créée en 2002 pour juger les pires atrocités commises dans le monde et qui siège à La Haye au Pays-Bas, n’est pas contrainte de donner suite aux milliers de requêtes déposées auprès de sa procureure, qui décide indépendamment des affaires à soumettre aux juges.
La plainte vise également plusieurs hauts responsables de l’administration brésilienne, a précisé l’avocat Nigel Povoas. « Nous affirmons qu’en raison de la politique qu’ils mènent, ils sont complices en aidant ceux qui, sur le terrain, commettent des meurtres, persécutions et autres actes inhumains », a-t-il conclu.
Moctar FICOU / VivAfrik