Les plantes et les arbres apportent non seulement de l’ombre, mais ils rafraîchissent également par évapotranspiration, un terme qui désigne l’élimination de la chaleur grâce à l’évaporation de l’eau contenue dans les feuilles.
En un mot, les arbres permettent de rafraîchir l’air d’été et de limiter le refroidissement l’hiver. Ainsi, pour la première fois, l’effet isolant des forêts a été cartographié au niveau européen par une équipe internationale de chercheurs, dont un français du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Les résultats sont publiés lundi 4 octobre 2021 dans la revue scientifique Global Change Biology. Ils soulignent aussi le péril encouru par cette isolation naturelle.
Pour dessiner cette carte, l’équipe de scientifiques a comparé les données de capteurs de température à travers le monde, avec des relevés de plus d’un millier de capteurs placés dans les forêts européennes.
Constat : la forêt fonctionne comme un isolant thermique naturel. En moyenne, en été, l’air des sous-bois est plus frais de 2,1 degrés par rapport à un espace dégagé. L’hiver, c’est l’inverse, cet air est plus chaud de 2 degrés.
Ces effets varient selon les régions et les essences. En hiver, les températures augmentent par exemple de 3 degrés grâce aux conifères.
Ce mécanisme est le fait de la circulation de l’eau dans le feuillage. L’arbre pompe, grâce à ses racines, l’eau du sol, généralement plus fraîche l’été que l’air ambiant. Cette eau transite par le tronc pour être évacuée, sous forme de vapeur, par les feuilles. Le feuillage apporte ainsi de la fraîcheur mais aussi de l’ombre.
Si l’incroyable fonction isolante des forêts est mise en lumière par cette étude, les menaces qui pèsent sur elle sont aussi détaillées. Les activités humaines, les tempêtes, les sècheresses mettent à mal ces écosystèmes. La hausse des températures aussi. Lorsque les températures sont trop intenses, le système de transpiration des arbres s’arrête et la santé des forêts se dégrade.
Moctar FICOU / VivAfrik