Le président de l’Association sénégalaise des acteurs de la pêche de Tanjie (Gambie), Souleymane Guèye dit Pa Colombo a révélé que sa structure travaille à sensibiliser les Sénégalais vivant en Gambie, en particulier les pêcheurs à se conformer aux lois et règlements en vigueur dans ce pays afin de les amener à rester « irréprochables ».
Pour lui, « c’est un impératif et nous y veillons, parce qu’on ne peut pas respecter les lois en vigueur chez nous et ne pas être respectueux de celles de notre pays d’accueil ». C’est le rôle même de l’Association sénégalaise des acteurs de la pêche de Tanjie, a-t-il précisé à l’occasion d’une session de formation des professionnels de la pêche artisanale sur la gestion des ressources halieutiques.
Souleymane Guèye dont l’association regroupe tous les corps de métier de la pêche artisanale, estime que tout pêcheur sénégalais qui vient travailler en Gambie, se doit d’être en règle vis-à-vis de la loi.
De son côté, Momodou Cham, chef du département de l’extension de la pêche artisanale au ministère gambien de la Pêche et des Ressources en eau a fait part qu’« environ 80% des embarcations en activité au niveau des 196 sites de débarquement de notre pays appartiennent à nos parents sénégalais. Ce qui illustre parfaitement bien les relations fraternelles entre nos deux pays ».
« Les Sénégalais se sentent comme chez eux » en Gambie, assure Souleymane Guèye. Qui invite notamment les pouvoirs publics des deux pays, à « une synergie d’actions » pour une « meilleure gestion » de la pêche, au profit de leurs populations.
« Il nous faut aller vers une gestion responsable et durable de ce secteur. Et ça doit être dans la synergie d’actions et l’harmonisation des textes », a lancé M. Guèye dont l’association, créée depuis une vingtaine d’années, compte près de 100 membres.
D’ailleurs, l’une des convictions partagées ici est que les Etats de la sous-région ouest-africaine doivent prendre exemple sur les acteurs de la pêche artisanale pour rendre effective l’intégration tant souhaitée de leurs pays.
De son côté, Sékou Kandé, un pêcheur d’origine bissau-guinéenne, qui vit en Gambie depuis une dizaine d’années a laissé entendre qu’« entre acteurs de la pêche artisanale, il n’y a aucun problème parce que partout où nous nous trouvons, nous cultivons le bon voisinage ».
Enfin, Ibrahima Diallo, un autre Guinéen qui s’active dans la transformation des produits halieutiques, a abondé dans le même sens. Ainsi, il relève que « si les autorités de nos différents pays s’inspirent de l’exemple des acteurs du secteur de la pêche de la sous-région, elles seront même obligées de devoir harmoniser leurs politiques de pêche et, par ricochet, dans d’autres domaines ».
Moctar FICOU / VivAfrik