L’ONU affirme la poursuite de l’action humanitaire en Afghanistan

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Alors que l’Organisation des Nations unies (ONU) a besoin de 600 millions de dollars pour ses opérations humanitaires en Afghanistan, les talibans ont assuré que les organisations internationales pourront continuer d’acheminer l’aide aux populations locales en Afghanes en toute sécurité et sans entrave. C’est ce qu’espère l’OCHA, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

L’Afghanistan est confronté à « l’effondrement de ses services de base et de l’aide alimentaire ». C’est dans cette perspective que l’ONU a lancé, mardi 7 septembre 2021, un appel de fonds de plus de 600 millions de dollars pour financer ses projets humanitaires jusqu’à la fin du mois de décembre 2021.

Le lancement de cet appel intervient à quelques jours de la conférence ministérielle humanitaire organisée lundi 13 septembre prochain à Genève, en Suisse. « L’appel est une priorisation des besoins non satisfaits dans le Plan annuel de réponse humanitaire lancé plus tôt cette année, plus les nouveaux besoins émergents », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

L’appel comprend 413 millions de dollars de besoins non financés qui figuraient déjà dans l’appel précédent, avec 193 millions de dollars destinés à de nouveaux besoins et des changements dans les coûts des opérations, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU.

Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, a indiqué, mardi 7 septembre 2021, espérer pouvoir faire acheminer prochainement de l’aide par voie routière en Afghanistan. « Les agences humanitaires du monde entier dans chaque pays ont besoin d’une indépendance d’évaluation, de livraison et de suivi de l’assistance, de sécurité pour les travailleurs humanitaires nationaux et internationaux, hommes et femmes, et leurs familles », a-t-il expliqué.

« L’action humanitaire s’est poursuivie malgré le contexte très complexe. Je pense en particulier aux semaines où il y a eu du conflit actif. Évidemment, nous sommes très tôt dans ce nouveau contexte, et il va falloir s’assurer que les mots sont suivis d’action. Pour le moment, dans les convois, on a pu faire parvenir en Afghanistan aussi bien par routes que par aérien. On n’a pas eu de difficultés. Ces dernières semaines, nous avons eu du support aérien pour amener du matériel médical, on a eu des convois de nourriture entre le 13 et le 20 août qui ont pu accéder aux lieux où ils étaient attendus. Mais, ce qui est très important, c’est de pouvoir augmenter ces convois et de s’assurer que l’aide humanitaire est au niveau attendu. C’est là-dessus que l’on va travailler et on va s’assurer effectivement dans les prochains jours que tout l’accès, aussi bien aérien que par la route, soit possible », a de son côté avoué Isabelle Moussard Carlsen qui dirige le bureau de l’OCHA à Kaboul.

Selon elle, le contexte, risque bel et bien d’aggraver la situation sur place : « Ce qui est intéressant de noter, c’est que, depuis le début de l’année, malgré le contexte, la communauté humanitaire a été en mesure de servir 8 millions de personnes. Ce sont des chiffres très importants. Bien évidemment, il faut prendre note de l’augmentation de ces besoins sur la fin de l’année. On sait que, par exemple, plus de la moitié des enfants de moins de 5 ans pourront être confrontés à la malnutrition aigüe sévère. On considère que 12 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, et cela est lié aussi bien aux conflits qu’à la sécheresse extrême à laquelle la population est confrontée ».

Environ 600 000 personnes qui ont été déplacées dans le pays depuis le début de l’année, ajoute Isabelle Moussard Carlsen : « Je me suis déplacée dans le pays en juin, j’ai pu aller dans un certain nombre de provinces, il était très clair que les personnes déplacées non seulement avaient été déplacées plusieurs fois dans certains cas, mais en plus pour certaines étaient déjà dans ces sites de déplacement depuis plusieurs années. On est sur une situation humanitaire bien particulière ».

La semaine dernière, l’ONU avait annoncé que des vols humanitaires, à partir notamment du Pakistan, avaient repris vers le nord et le sud de l’Afghanistan.

Moctar FICOU / VivAfrik

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