S’achemine-t-on vers un abandon définitif des énergies fossiles. Accusées d’être à l’origine du réchauffement planétaire, ces énergies sont de moins en moins attrayantes. C’est pourquoi, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) n’a alloué aucun financement aux centrales d’énergie fossile au 1er semestre 2021. Grande productrice d’hydrocarbures, elle dispose également d’abondantes ressources en énergie renouvelable. Ses pays se sont d’ailleurs engagés dans un mouvement général de transition énergétique.
Ainsi, « aucun contrat n’a été attribué à des centrales électriques alimentées au pétrole ou au gaz dans la région MENA au cours du premier semestre 2021 ». C’est ce qu’a révélé un nouveau rapport de Middle East Energy Transition (MEED). Selon le document, l’abandon des combustibles fossiles redéfinit les investissements et les politiques énergétiques dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Le premier semestre 2021 a enregistré dans la région environ 2,8 milliards $ d’attribution de contrats pour des projets d’énergie renouvelable. Selon le rapport, de 2017 à 2020, la valeur moyenne des contrats attribués pour des centrales électriques au pétrole ou au gaz dans la région MENA était d’environ 4,8 milliards $ par an. Quelque 6,2 milliards $ ont été attribués aux centrales thermiques classiques en 2020.
Le ralentissement du développement des centrales électriques conventionnelles dans la région reflète les efforts déployés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et diversifier les sources d’énergies renouvelables. Selon les prévisions du MEED des projets d’énergie renouvelable d’une valeur de 104 milliards $ devraient faire l’objet de contrats en 2021 et 2022, indique le rapport.
Le rapport identifie l’hydrogène vert comme un élément émergent important dans le paysage énergétique du Moyen-Orient. L’utilisation de l’hydrogène dans la production d’électricité n’émet que de la vapeur d’eau. Elle peut contribuer à décarboniser les centrales électriques traditionnelles alimentées au gaz. Selon les estimations, la région pourrait développer des projets liés à l’hydrogène vert d’une valeur de 42 milliards $, précise le rapport.
A l’en croire, la demande d’électricité augmente d’environ 5 % par an dans la région MENA. L’expansion de la capacité d’énergie renouvelable fait partie de ses plus grandes priorités énergétiques. La zone Mena dispose d’une capacité installée d’énergie renouvelable d’environ 28 GW, dont 21 GW d’hydroélectricité. Les énergies renouvelables ne représentent que 7 % de la capacité de production d’électricité de la région. Mais, avec la baisse du coût des technologies, la plupart des pays planifient et mettent en œuvre des projets solaires et éoliens.
Dans toute la région, les gouvernements ont fixé des objectifs ambitieux en matière d’énergie propre, le plus ambitieux étant celui de Dubaï, qui souhaite que 75 % de son énergie provienne de sources propres d’ici à 2050. Environ 98 GW de nouvelles capacités d’énergie renouvelable sont prévus dans la région, dont 39 GW devraient être mis en place d’ici à 2025.
Moctar FICOU / VivAfrik