Une nouvelle expérience pour les jeunes du Nigéria. En effet, face à la forte demande de fleurs sur les marchés occidentaux, de nombreux jeunes s’intéressent de plus en plus à cette filière en pleine croissance sur le continent africain. Au Nigéria, l’activité constitue une opportunité de se lancer dans l’entrepreneuriat.
Dans l’Etat du Plateau au Nigéria, relate Aïsha Moyouzame à Ecofin, la localité de Jos voit se développer une activité de culture et de commercialisation de fleurs. Les jardins prolifèrent et embellissent les paysages, dans un climat favorable à cette culture. On y retrouve différents types de plantes à différents stades de croissance, de la pépinière à la maturité. La clientèle est constituée de locaux comme d’étrangers.
Les jardins de fleurs de Jos sont pour la plupart entretenus par des jeunes qui s’aventurent dans la floriculture du fait de son potentiel économique. Opah Haruna, qui dirige l’un des jardins, a révélé sur le média local Daily Trust qu’elle s’y était mise par amour des plantes, et parce que c’était devenu une entreprise rentable. Polycarp Ishaya, un autre propriétaire, a déclaré à Ecofin qu’il s’était lancé dans cette activité au départ en raison du manque d’emplois dans le pays, mais qu’aujourd’hui, il s’y intéresse et aime ce qu’il fait, car il gagne bien sa vie.
La consommation de fleurs naturelles est peu ancrée dans les habitudes des Africains, alors que le continent possède un climat favorable à leur culture. Depuis quelques années néanmoins, la floriculture gagne du terrain dans des pays comme le Kenya, l’Ethiopie et le Rwanda qui sont les plus grands producteurs sur le continent. Parmi les clients européens fréquents, les Pays-Bas, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France.
Selon M. Moyouzame, les horticulteurs de Jos importent les plants de l’étranger. Parmi les variétés figurent les silver fern, la persicaire amplexicaule, les arums géants noirs et verts, les pepperomia ou encore des plantes de décoration. Elles sont vendues en fonction du niveau de croissance, à un prix allant de 500 à 100 000 nairas l’unité (1, 22 à 244 dollars).
En plus de rehausser l’esthétique des rues nigérianes, les fleurs créent des emplois dans le pays et rapportent des gains aux horticulteurs. Toutefois, la filière fait face à certains défis, surtout ceux liés à la saison sèche et aux maladies des plantes.
« Comme la pluie ne tombe pas pendant la saison sèche, nous souffrons pour arroser les plantes et les garder vivantes et fraîches, et aussi pour les faire pousser rapidement. Nous devons donc stocker du fumier pendant la saison sèche et l’appliquer sur les plantes pour qu’elles puissent bien pousser avec un minimum d’eau. Les plantes souffrent également de maladies causées par les insectes », a déploré un horticulteur.
La demande étant très forte malgré tout, la floriculture constitue une opportunité pour les jeunes confrontés au chômage, d’entreprendre dans ce secteur en pleine croissance.
Moctar FICOU / VivAfrik