La fréquence des évènements climatiques extrêmes nocifs à la planète va obliger le Groupement international d’experts sur le climat (GIEC) à publier son très attendu 6ème rapport sur une planète en proie ce lundi 9 août 2021. Les quelque 234 auteurs répartis à travers le monde, ont travaillé dessus pendant les quatre dernières années. Des conclusions qui tombent alors que des événements climatiques extrêmes ravagent actuellement la planète.
Sécheresses inouïes dans l’Ouest américain, Incendies ravageurs en Turquie, Grèce ou même en Sibérie, dômes de chaleur, inondations d’ampleur… Comme annoncé depuis désormais trente ans par les experts, les événements climatiques extrêmes se succèdent et chaque année redoublent de violence. Un chapitre complet leur sera dédié dans ce 6ème rapport du GIEC. Fruit d’un travail de longue haleine, mobilisant des milliers d’experts à travers le monde, il deviendra le document de référence pour prendre la mesure du dérèglement climatique.
Ce lundi 9 août 2021, le premier volet en est publié : une mise à jour des dernières connaissances scientifiques sur le changement climatique. Les autres consacrés aux conséquences et adaptations de ces phénomènes seront rendus publiques en 2022.
Ce rapport crucial devrait permettre aux décideurs politiques, de ne plus parler de science, mais bien de politique climatique. Ils seront réunis à Glasgow en novembre 2021 pour la COP26, le Sommet mondial sur le climat.
D’autant que les objectifs, visés en 2015, de réductions des gaz à effets de serre et de limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C… n’ont absolument pas été respectés. Au contraire nous nous dirigeons vers une augmentation de la température globale de 3 °C.
Pour rappel, le GIEC a publié à ce jour cinq rapports d’évaluation (1990, 1996, 2001, 2007, 2014). Chacun est divisé en trois volets : les données scientifiques les plus récentes (c’est cette partie du 6ème rapport), les impacts du changement climatique (ce volet-ci est prévu pour février 2022) et les solutions d’atténuation (cette dernière partie est attendue en mars 2022).
Il faut bien comprendre que les experts du GIEC ne produisent pas eux-mêmes d’études, mais effectuent un laborieux travail de synthèse de la littérature scientifique existante. Ils cherchent à dégager clairement ce qui fait consensus. De la même façon, ils ne réalisent pas de prévisions, mais des scénarios d’évolution. Au total, des milliers d’experts (généralement des scientifiques de renom) sont à chaque fois impliqués bénévolement dans les processus de rédaction et d’expertise.
Le rapport qui va paraitre aujourd’hui (et qui compte plus d’un millier de pages) a été co-écrit par 234 personnes, venues du monde entier. Il a été relu par les représentants des 195 États membres qui ont formulé plusieurs dizaines de milliers d’observations et de questions, auxquelles les scientifiques ont répondu. Le résumé, comprenant une quinzaine de pages, a été discuté ligne par ligne en séance plénière avant d’être approuvé vendredi 6 aout 2021 par les représentants des gouvernements. Autrement dit : les États ne peuvent ignorer ce rapport puisqu’ils l’ont eux-mêmes validé.
Moctar FICOU / VivAfrik