L’Éthiopie a repris la 2ème phase du remplissage du barrage de la Renaissance qualifiée d’« escalade dangereuse » qui révèle la mauvaise intention et la volonté d’Addis-Abeba d’imposer un fait accompli aux deux pays riverains, ont dénoncé le Caire et Khartoum. Une impasse qui pourrait trouver une solution heureuse grâce aux bons offices de l’Organisation des Nations unies (ONU).
C’est pourquoi, jeudi 8 juillet 2021, l’ONU a poussé l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan à reprendre les négociations autour du Grand barrage de la Renaissance sur le Nil, sous l’égide de l’Union africaine. L’Égypte aurait pourtant voulu que le Conseil de sécurité de l’ONU se saisisse du dossier, mais à l’unanimité, les quinze membres les ont invité à se repencher sur des concessions pour régler la situation au plus vite.
Selon la correspondante de RFI à New York, Carrie Nooten qui donne l’information, la directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement, a assuré qu’un accord sur le barrage de la Renaissance pouvait être atteint. Tour à tour, les 15 membres du Conseil de sécurité ont abondé dans ce sens, allant même jusqu’à proposer une aide logistique d’organisation de pourparlers – une proposition russe, ou de partage d’expérience – une proposition mexicaine.
Et tous ont plébiscité une supervision de l’Union africaine (UA), l’organisation régionale étant la mieux placée pour surveiller la situation selon eux. Pourtant, l’Égypte s’est montrée inquiète, ne croyant plus à la médiation de l’UA, dans l’impasse depuis un an selon elle. Elle a demandé au Conseil de considérer un projet de résolution proposé par la Tunisie, qui exige un règlement du conflit dans les six mois, l’arrêt du remplissage du barrage par l’Éthiopie et l’inscription au programme du Conseil de sécurité de ce dossier.
Le Soudan a, lui, demandé de l’aide pour trouver un accord légalement contraignant. Un silence serait interprété comme un feu vert donnné à Addis-Abeba à poursuivre le remplissage du réservoir du barrage. Quant à l’Éthiopie, elle a tout simplement indiqué que le conflit ne menaçant pas la paix et la sécurité internationale, il n’avait pas à être débattu au Conseil de sécurité.
Moctar FICOU / VivAfrik