De la COP 22 à la COP 26 : le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, « un enjeu africain et planétaire »

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(Fondation Brazzaville) – Sous l’égide de la Commission Climat du Bassin du Congo (CCBC), la Fondation Brazzaville, ONG engagée pour la paix, l’environnement et la santé en Afrique, a réuni un panel d’experts de haut niveau lors d’une conférence en ligne organisée mardi 29 juin 2021 pour discuter du thème « de la COP 22 à la COP 26 : Le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, un enjeu africain et planétaire ». Cette rencontre avait pour objectif de présenter les réalisations de la CCBC depuis la COP 22, et d’annoncer ses ambitions pour la COP 26 qui se tiendra à Glasgow en Ecosse du 1er au 12 novembre 2021.

Cette table ronde a également permis de présenter la raison d’être du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo comme instrument financier de la CCBC ; de valoriser son modèle de gouvernance dans le contexte africain ; et d’identifier les opportunités de financement des actions climatiques tout en ouvrant des perspectives partenariales.

Le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo a été lancé lors de la COP 22 à Marrakech en tant qu’instrument financier de la Commission Climat du Bassin du Congo (CCBC), présidée par le Président Denis Sassou N’Guesso. Il s’agit de la première collaboration multinationale visant à promouvoir la durabilité environnementale, économique et la paix dans tout le bassin du Congo.

La première partie de l’événement a été marquée par l’intervention liminaire de Mme Arlette Soudan Nonault, Ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo de la République du Congo, par ailleurs Coordinatrice technique de la Commission Climat du Bassin du Congo qui a indiqué que « le bassin du Congo représente près de 10 % de la biodiversité mondiale et 30 milliards de tonnes de gaz à effet de serre capturées par ses tourbières. S’il dispose depuis 2016 d’un véhicule financier, le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, il nous reste à doter ce dernier des ressources aussi bien publiques que privées nécessaires pour accompagner les projets issus des états membres et leurs contributions aux engagements sur l’Accord de Paris sur le climat ». Elle a pressé ses interlocuteurs en déclarant : « Nous sommes faces à une bombe à retardement qui nous intime d’avancer le plus rapidement possible. »

En réponse aux propos de Mme la Ministre et conscient de l’enjeu planétaire du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, le Sous-secrétaire d’État parlementaire et Ministre des Affaires, de l’Énergie et de la Responsabilité des entreprises du Royaume-Uni, Rt Hon. Lord Callanan, a affirmé que le Royaume-Uni apportera son soutien politique en faveur du bassin du Congo lors de la COP 26 : « Nous sommes pleinement conscients de l’importance du bassin du Congo. Il doit être protégé non seulement pour la préservation de l’environnement mais également pour la croissance économique et le bien-être des populations. »

M. Jean-Yves Ollivier, Président Fondateur de la Fondation Brazzaville et Ambassadeur de bonne volonté du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo avait préalablement ouvert l’événement en accueillant les panélistes et les auditeurs : « Nous remercions l’ensemble des participants d’avoir bien voulu se joindre à nous pour échanger sur cet enjeu mondial lié à au changement climatique et au développement de l’Afrique. Le Fonds Bleu est une initiative africaine au service du bien commun mondial qui reflète un dialogue étatique constant entre 17 pays, basé sur le développement socio-économique de la région, incluant les populations et les riverains. Nous sommes heureux de l’engouement généré autour de cette table-ronde et enthousiastes à l’idée de poursuivre ces riches discussions à Glasgow lors de la COP 26 ».

Du côté ministériel, ont également pris part à la discussion le Dr. Jeanne D’Arc Mujawamariya, Ministre de l’Environnement de la République du Rwanda ; M. Mohamed Benyahia, Secrétaire général du Département de l’Environnement représentant le Ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement du Royaume du Maroc, M. Aziz Rabbah ; le Prof. Lee White, Ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement du Gabon ; le Dr Malassi, Conseiller du Vice-Premier ministre et Ministre de l’Environnement et du Développement durable de la République démocratique du Congo ; M. Gaspar Lutero Mangue, Représentant point focal de la Ministre de l’Agriculture, des Forêts et de l’Environnement de la Guinée équatoriale, Mme Francisca Eneme Efua.

Cette table ronde a été l’occasion d’aborder la dimension partenariale du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo. Les représentants des partenaires techniques de la CCBC, qui ont joué un rôle primordial pour la réalisation de l’étude de préfiguration du fonds, étaient également présents. M. Maleye Diop, Représentant Résident du PNUD Congo, a éclairé les participants sur la mise en place, la structuration et le caractère novateur du fonds.

Mme Rajae Chafil, Directrice de 4C Maroc, a prôné une approche multisectorielle et interministérielle, comme par exemple la mobilisation des ministres des Finances des pays concernés : « En tant que pays en développement, nous appelons à une mobilisation publique et privée plus importante pour atteindre les objectifs de financement. »

S’en est suivi un panorama d’opportunités pour abonder le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo présenté par deux spécialistes. Le professeur Jeffrey Sachs, économiste américain et directeur du Centre pour le Développement Durable à l’Université Columbia, a insisté sur le caractère urgent d’une coopération internationale pour lever des fonds en faveur du bassin du Congo.

Selon M. Emmanuel Beau, spécialiste des financements innovants pour l’environnement en Afrique, de nombreux outils sont à sa disposition pour lui permettre de remplir ses engagements d’ici la fin d’année : les « crédits Carbone » pour la reforestation, les « crédits énergie renouvelable » pour des projets de génération d’énergie propre, la subvention à caractère philanthropique ou encore les fonds d’impact. Il a également souligné l’importance de mobiliser les talents africains dans l’analyse, la structuration, la gestion et le suivi des projets au plus proche des réalités africaines pour en garantir le succès.

À propos du Bassin du Congo

Abritant des milliers d’espèces animales et habité par l’homme depuis 50 000 ans, le bassin du Congo est une ressource naturelle vitale. Situé en Afrique centrale, il fournit nourriture, eau et abri à plus de 75 millions de personnes, tout en jouant un rôle crucial dans l’absorption du carbone et la régulation du climat mondial. Pourtant, en raison de la déforestation massive et du changement climatique, le bassin du Congo est menacé, la faune et la forêt tropicale risquant de disparaître d’ici la fin du siècle. Une réalité qui met en péril la durabilité environnementale de l’Afrique, essentielle à la santé de la planète.

À propos de la Commission Climat du Bassin du Congo

La Commission Climat du Bassin du Congo a été mise en place en octobre 2017, quelques jours avant la tenue de la COP 23, par la conférence Brazzaville Finance Climat 2017, conférence extraordinaire des ministres des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (ECCAS) et ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Est (CAE). La CCBC réunit 17 pays et est appuyée par plusieurs partenaires techniques et financiers. Son processus décisionnel est basé sur cinq A, pour “Afrique” : un mécanisme de financement créé par 17 pays africains ; cofinancé par eux ; un fonds multi-pays localisé en Afrique ; géré par des experts africains et internationaux ; pour créer un modèle économique, social et environnemental durable en Afrique.

À propos du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo

Présenté lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la COP 22, en 2016 à Marrakech, le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo est un mécanisme de financement porté et soutenu par 17 pays d’Afrique centrale et de l’est et destiné à financer les actions tendant à la préservation de la biodiversité dans la région du bassin du Congo. Le fonctionnement du Fonds, sa structure juridique et son modèle de gouvernance et de gestion, basés sur les recommandations et le plan d’investissement initiaux élaborés lors de l’étude de préfiguration, ont été présentés lors de la COP 25. Le PNUD a apporté un soutien technique, financier et logistique à toutes les étapes de l’élaboration de l’étude en mobilisant son réseau d’experts internationaux ainsi que ses bureaux de Rabat et de Brazzaville. Le Centre 4C Maroc, plateforme marocaine pour les informations en matière de changement climatique aux niveaux africain et international, a également joué un rôle majeur dans le financement du projet.

À propos de la Fondation Brazzaville

La Fondation Brazzaville est une organisation indépendante à but non lucratif enregistrée auprès de la Charity Commission for England and Wales. Sa vision est de renforcer les capacités des populations et des dirigeants africains, dans les secteurs publics, privé et de la société civile, pour développer ensemble des solutions pérennes répondant aux défis majeurs du continent. Les programmes de la Fondation Brazzaville sont destinés à soutenir l’Agenda 2063 de l’Union africaine et participent également à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Mettant les populations africaines et leurs dirigeants au cœur des actions qui les concernent pour leur garantir un impact durable, la Fondation Brazzaville promeut et développe des initiatives africaines dans les domaines suivants :

  • * Paix – notamment la résolution des conflits internationaux et internes ;
  • * Environnement – notamment la protection des écosystèmes, de la biodiversité et des communautés ;
  • * Santé – notamment la préservation et l’amélioration de la santé et du bien-être des populations.

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