L’Afrique pourrait rater l’objectif d’atteindre une énergie propre et abordable d’ici à 2030, selon la CEA

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Une nouvelle étude de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a fait part qu’il se peut que l’Afrique n’atteigne pas les objectifs de l’ODD7, celui d’atteindre une énergie propre et abordable.

La Commission économique pour l’Afrique qui a dévoilé, mardi 22 juin 2021, les conclusions d’une étude intitulée « Prix de l’énergie en Afrique : Transition vers une énergie propre pour l’industrialisation de l’Afrique », précise que six cents millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, tandis que 900 millions n’ont pas de combustible de cuisson propre. La Commission prévient qu’il est possible que l’Afrique n’atteigne pas l’objectif d’une énergie propre et abordable d’ici à 2030. Pendant ce temps, les taux d’accès à l’électricité dans 24 pays sont inférieurs à 50 %, a révélé la CEA, soulignant que l’accès à l’électricité a stagné ou a reculé au Liberia, au Malawi, en Centrafrique, au Burundi et au Soudan du Sud, avec les plus fortes déficiences constatées au Nigeria et en Ethiopie.

Le document de la CEA précise que les ménages utilisent à 86% du biocarburant et de l’énergie à base de déchets valorisés pour cuisiner, tandis que le secteur des transports consomme 78% du pétrole et que le gaz naturel est principalement utilisé dans l’industrie.

« Il est hors de question que l’Afrique progresse mieux si nous n’investissons de manière adéquate dans l’énergie et n’assurons pas un accès abordable pour tous », a déclaré la secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe. Le Secrétaire général adjoint de l’ONU exhorte les pays à s’assurer que les prix reflètent les coûts dans le secteur de l’énergie.

Elle déplore le fait que l’Afrique repose principalement sur les combustibles fossiles et les biomes au lieu de diversifier son approvisionnement en énergie primaire, compte tenu de sa pléthore de ressources, renouvelables ou non.

Côté prix, Anthony Monganeli Mehlwana, chargé des affaires économiques à la CEA, a indiqué que « le coût nivelé de l’énergie (LCOE) ou les centrales électriques fossiles sont plus chers » que l’éolien et le solaire.

A l’en croire, « les coûts de production d’énergie élevés, les pertes de transmission et de distribution (18-25%) signifient que les services publics doivent être constamment renfloués et des subventions mises en œuvre pour les utilisateurs ».

« L’accès à une énergie bon marché et propre est une composante essentielle de la transformation et de l’industrialisation de l’Afrique », a déclaré pour sa part Oliver Chinganya, directeur du Centre africain pour la statistique (ACS), qui a animé la session.

Le directeur d’ACS d’ajouter que « dans le contexte du déploiement et de la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), fournir aux économies un carburant abordable fait partie intégrante du soutien aux actions visant à accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) et des aspirations de l’Agenda 2063 de l’Afrique.

A ce rythme, l’Afrique n’atteindra pas l’Objectif de développement durable N°7 (ODD7) fixé par l’Organisation des Nations unies (ONU), à savoir l’accès de tous à une énergie fiable, durable et abordable d’ici à 2030, en raison d’un approvisionnement et d’un accès limités à l’électricité. Environ 40 milliards de dollars d’investissements par an sont nécessaires pour répondre aux besoins énergétiques du continent.

Moctar FICOU / VivAfrik                     

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