Les scientifiques de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique ont souligné que la pandémie a, à peine, entamé les émissions atmosphériques de CO2 au niveau mondial, et les chiffres ont atteint en mai 2020 une moyenne mensuelle de 419 parties par million (ppm), ce qui représente le plus haut niveau jamais relevé depuis le début des mesures précises il y a 63 ans.
Dans le même sillage, le site Carbon monitor rapportait, décembre 2020 que c’est dans le secteur des transports que les émissions ont le plus baissé, en raison notamment des mesures du confinement à travers le monde. C’est 15,2% d’émissions en moins pour ce secteur par rapport à 2019 soit une diminution de près de 930 millions de tonnes de CO2.
L’industrie, l’énergie et l’aviation ont également vu leurs émissions diminuer en raison de la situation sanitaire et économique. Le pic de diminutions a par ailleurs été atteint en avril.
L’information, qui survient dans un contexte de réouverture des économies, devant notamment stimuler les exportations africaines, est appuyée également par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Les confinements et les arrêts de production de 2020 (notamment en Chine et aux USA) n’auront apporté qu’une baisse temporaire marquée par une inflexion des émissions de carbone de 5,8 à 7 %. Celle-ci sera vite compensée et annulée par la reprise économique de cette année, a indiqué l’AIE.
Sur l’ensemble de l’année 2020 ce seront a priori les Etats-Unis, suivis par le groupe des 27 pays de l’Union européenne, puis l’Inde qui observeront la baisse la plus significative d’émissions de CO2, oscillant entre 9 et un peu plus de 12% de réduction de leurs émissions.
La Chine est un cas plus particulier. Lourdement impacté par la première vague, le secteur de l’industrie a tourné à plein régime dès le déconfinement, entrainant de nouveau une hausse des émissions, d’où ce résultat relativement faible.
Dans le même temps, l’AIE appelle à réduire les consommations d’énergie fossiles dans le monde. Une recommandation diversement accueillie sur le continent, qui est la zone la moins responsable des émissions mondiales de CO2, mais où plusieurs nations comptent développer davantage leur secteur pétrolier, tout en reconnaissant les risques futurs liés au climat.
« Le pétrole et le gaz sont une ressource que tout le monde accueille favorablement pour soutenir notre transformation socio-économique (…) Le gouvernement a désormais fait du pétrole et du gaz une priorité en tant que secteur clé pour accélérer la croissance économique du pays», a déclaré, à titre d’exemple, Chebet Maikut, commissaire au changement climatique en Ouganda, cité il y a trois ans par la Banque africaine de développement. « Mais nous voulons apprendre des erreurs des autres et faire cela de manière durable.», a-t-il ajouté.
Moctar FICOU / VivAfrik