Une équipe de chercheurs gabonais et internationaux de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), Panthera Corp., l’université de Stirling et Appsilon Machine Learning Solutions a conçu de « puissants » algorithmes d’intelligence artificielle en vue d’assurer le suivi de la faune en Afrique centrale. Cette initiative permettra de surveiller, suivre et repérer plus facilement les animaux se déplaçant en forêt. C’est ce qu’a fait avoir le ministère gabonais en charge des Forêts.
Dans le détail, précise le ministère, « le nouveau logiciel utilise les derniers algorithmes en matière d’intelligence artificielle pour effectuer cette tâche automatiquement. Il permet de classer jusqu’à 2 000 images par heure. Le logiciel peut identifier 26 espèces de mammifères et d’oiseaux forestiers, dont des éléphants, des gorilles, des antilopes, des singes et des léopards ».
« Cette nouvelle technologie améliorera considérablement la façon dont nous protégeons les populations fauniques du Gabon et d’importance mondiale », s’est réjoui le ministre de la Forêt et de l’Environnement.
« A présent, nous envisageons de créer un réseau national de cameras séquentielles pour assurer le suivi de la faune. L’engagement de l’Union européenne (UE) à cofinancer cette recherche aide le Gabon à optimiser ses efforts en matière de conservation de la biodiversité », a déclaré le Pr Lee White.
Traditionnellement, les défenseurs de la faune utilisent des « pièges caméra » (caméras séquentielles) pour surveiller, suivre et repérer les animaux lorsqu’ils se déplacent en forêt. Ces caméras automatisées peuvent prendre des milliers, voire des millions de photos d’animaux. Il faut parfois des mois aux défenseurs de la faune pour examiner la moindre image, identifier les animaux et analyser les données.
Selon le rédacteur principal de la revue scientifique Methods in Ecology, le Dr Robin Whylock, de l’ANPN au Gabon et de l’université de Stirling, au Royaume-Uni, les écologistes et les défenseurs de la faune et de la flore travaillant au Gabon et en Afrique centrale peuvent désormais optimiser la collecte et l’analyse des données, améliorant ainsi le suivi et la protection des espèces menacées.
Selon Le Nouveau Gabon, ce travail a été principalement financé par le gouvernement gabonais et le programme « Ecofac6 » du 11ème Fonds européen de développement (FED) de l’Union européenne. Plus spécifiquement, Ecofac6 est une initiative conjointe entre l’UE, bailleur de fonds, et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), en qualité de maître d’ouvrage. Elle bénéficie du support de 7 Etats membres de la CEEAC, à savoir le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo Brazzaville, la République Démocratique du Congo, le Gabon, le Tchad et Sao Tomé-et-Principe. Son objectif est de promouvoir une économie verte caractérisée par un développement économique endogène, durable et inclusif, ainsi que la lutte contre le changement climatique.
Pour assurer une gestion responsable et durable des ressources naturelles et des aires protégées du Gabon, l’ANPN avait bénéficié, en 2017, d’un financement de 7,5 millions d’euros de l’UE grâce au lancement de la sixième phase dudit Programme.
Moctar FICOU / VivAfrik