L’Ouganda, la Tanzanie et les entreprises Total et la China national offshore oil corporation (CNOOC) ont signé dimanche 11 avril 2021 un accord pour la construction d’un pipeline entre les deux pays pour un montant global estimé à 3,5 milliards de dollars.
En termes clairs, pour développer ses ressources de pétrole, l’Ouganda s’est tourné vers la Tanzanie qui acheminera le pétrole via le pipeline vers ses côtes pour le marché international. Plusieurs accords pour formaliser la coopération entre ces deux pays ont ainsi été signés.
Dimanche, les accords définitifs pour le lancement du développement des ressources pétrolières du lac Albert en Ouganda ont été conclus entre Total, CNOOC, les sociétés d’Etat du pétrole d’Ouganda telles Uganda National Oil Company Limited (UNOC) et de la Tanzania petroleum development corporation (TPDC) à Entebbe en Ouganda.
L’accord a été signé notamment par la présidente tanzanienne Samia Suluhu et son homologue ougandais Yoweri Museveni. Intitulé « East African Crude Oil Pipeline project » (EACOP), il porte sur la construction d’un oléoduc de 1440 km qui partira de la région ougandaise d’Albertine vers le port tanzanien de Tanga. « Il y a de fortes chances que davantage de réserves de pétrole soient découvertes dans la région d’Albertine. Il y a aussi du potentiel à Karamoja. Ce pipeline peut devenir un énorme projet pour desservir la région de l’Afrique de l’Est dans son ensemble » a indiqué le président Yoweri Museveni.
Le pétrole qui sera exporté via le nouveau pipeline devrait être extrait des champs pétrolifères de Kingfisher, exploité par la China national offshore oil corporation Ltd (CNOOC), et de Tilenga, exploité par Total S.A. Les deux périmètres devraient générer un plateau de 230 000 barils par jour.
Les deux chefs d’Etat ont également paraphé d‘autres accords. Ils portent sur l’entente entre les actionnaires de l’oléoduc EACOP, l’accord sur les tarifs de transport entre EACOP et les producteurs du lac Albert ainsi que sur l’Ingénierie l’approvisionnement et la construction (EPCI) du pipeline qui sera attribué sous peu. La première exportation de pétrole est prévue pour 2024-2025.
Il faut rappeler que cet accord vise à concrétiser les ambitions du gouvernement ougandais qui a entamé depuis plusieurs années une stratégie visant à tirer profit de sa manne pétrolière.
Avec le développement des différents périmètres se trouvant dans le lac, les partenaires sur le projet à savoir Total, CNOOC et TPDC se sont engagés à réaliser les activités en respectant la biodiversité, les enjeux environnementaux et les droits des communautés locales qui seront affectées par les travaux.
L’Ouganda a une économie qui est basée à 80 % sur l’agriculture en particulier sur le café. La Tanzanie quant à elle, est le quatrième producteur d’or en Afrique avec une économie tournée vers l’agriculture et l’industrie minière. Le développement du projet pétrolier du lac Albert est primordial pour les deux Etats qui souhaitent diversifier leurs économies. « Ce projet créera une valeur ajoutée importante pour l’Ouganda et la Tanzanie », a commenté Patrick Pouyanné, PDG de Total.
Moctar FICOU / VivAfrik