« La conquête des jeunes se poursuit. Le président de la République ne rate aucune occasion pour faire un clin d’œil à la jeunesse, sortie massivement (dans les rues) début mars, pour crier son ras-le-bol, suite à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. Depuis, le président de la République du Sénégal ne cesse de multiplier les initiatives à l’endroit de ces couches désœuvrées, en proie à de nombreux actes de désespérance. Le chef de l’Etat qui s’adressait à ses compatriotes dans son traditionnelle discours à la Nation le 3 avril 2021 à la veille de la célébration du 61ème anniversaire de l’accession de son pays à la souveraineté internationale, a annoncé la nécessité, « en raison de la crise économique », de donner un « nouvel élan » à la lutte contre le chômage des jeunes.
Dans la foulée, Macky Sall évoque des allocations budgétaires à hauteur de 450 milliards de F CFA au moins sur trois ans, dont 150 milliards pour l’année 2021, 80 milliards de F CFA alloués au recrutement de 65 000 jeunes sur l’ensemble du territoire national dès le mois de mai.
Pour financer le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio- économique des jeunes qui sera issu du Conseil présidentiel prévu le jeudi 22 avril 2021, Macky Sall a décidé d’une « réorientation des allocations budgétaires à hauteur de 450 milliards de F CFA au moins sur trois ans, dont 150 milliards pour cette année ».
Dans le détail, le président Sall a fait part du recrutement de 65 000 jeunes dans un très court terme sur l’ensemble du territoire national, dans les activités d’éducation, de reforestation, de reboisement, d’hygiène publique, de sécurité, d’entretien routier et de pavage des villes, entre autres ». La fête de l’indépendance, édition 2021, doit marquer un nouveau point de départ, de nouvelles réponses aux besoins des jeunes, dans les domaines de l’éducation, de la formation, de l’emploi, du financement de projets et du soutien à l’entreprenariat. Dans ce cadre, signale-t-il, le gouvernement va mettre en place un Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes qui sera issu du Conseil présidentiel prévu le 22 avril. »
Plus que les 350 milliards qu’il avait annoncés dans son discours du 8 mars 2021. Selon M. Sall, « par souci d’équité territoriale et de simplification des procédures, un guichet unique sera installé dans chacun de nos 45 départements ». A l’en croire, dénommé « Pôle-emploi et entreprenariat pour les jeunes et les femmes », il servira de « cadre d’accueil, de conseil et de financement des porteurs de projets ».
Dans ce cadre, il informe que la Délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER) /Fj, l’Agence Nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ), l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME), le Fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP) « seront représentés dans chaque guichet unique afin d’apporter aux projets l’expertise, le financement et le suivi nécessaires ».
D’après le chef de l’Etat, « un quota spécial sera réservé au recrutement de 5 000 enseignants pour le préscolaire, le primaire, le moyen et le secondaire, y compris les daaras modernes et l’enseignement arabe ».
Pour réussir cette politique de l’emploi, Macky Sall compte sur le soutien du secteur privé. Ainsi, il l’appelle « à se joindre à cette dynamique nationale ». Poursuivant ses propos, il précise que « le gouvernement proposera l’extension de la Convention Etat-employeurs à la filière de l’agriculture et de l’agro-business, pour un objectif de 15 mille emplois à créer, afin de soutenir nos efforts d’autosuffisance alimentaire et de transformation des produits locaux ». Et Macky Sall d’ajouter : « A cette fin, l’allocation de l’Etat à la Convention passera d’un à quinze milliards de F CFA ».
Par ailleurs, le président de la République a annoncé l’inauguration, au mois de mai, du Data center de Diamniadio. Selon lui, « c’est une grande révolution pour la souveraineté digitale de notre pays qui disposera pour la première fois de sa propre structure de stockage de données numériques ». A en croire M. Sall, le Data center permettra, entre autres, de « généraliser le très haut débit sur l’étendue du territoire national, satisfaire les demandes de l’Administration et du secteur privé en hébergement et exploitation de plateformes et données informatiques, et faciliter la dématérialisation des procédures, pour la délivrance rapide et transparente de services et documents administratifs, y compris des actes d’état civil ». Outre ces fonctionnalités, il informe que ledit centre « favorisera l’éclosion dans l’économie numérique de plus de 4 600 entreprises, et la génération de plus de 15 700 emplois, dont 720 directs ».
Moctar FICOU / VivAfrk