L’Afrique de l’Ouest mise sur les TIC pour renforcer le suivi écologique et la surveillance des sites du patrimoine mondial et des réserves de biosphères

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Les pièges photographiques et les drones, permettent d’améliorer la gestion et la production des données sur l’état de conservation des aires protégées. C’est pourquoi, du 17 au 25 mars 2021, douze responsables de suivi écologique et de surveillance de sept sites du patrimoine mondial et réserves de biosphère du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Sénégal, ont été formés à l’utilisation de ces nouvelles technologies.

Cette formation a été organisée par le Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest – Sahel, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et le Bureau UICN-Sénégal. Elle s’inscrit dans la continuité des formations pilotes en suivi écologique à travers l’utilisation de nouvelles technologies, entreprises depuis 2016 au Sénégal, et en Côte d’Ivoire et à Garoua (Cameroun) en 2019 dans le cadre du projet BIOPALT. 

Les initiateurs de cette formation, une première en Afrique de l’Ouest, expliquent qu’elle s’est organisée autour de l’expertise nationale et du partage d’expérience entre praticiens de la sous-région. Elle a, poursuivent-ils, permis la démultiplication des connaissances et méthodologies auprès des agents des sites du patrimoine mondial naturels et réserves de biosphères.

Vantant les vertus de cette capacitation, Mahamane M. Saley, Conservateur à la Réserve de biosphère de l’Aïr et du Ténéré (RBAT) au Niger peine à cacher sa satisfaction en ces termes. « Cette formation m’a ouvert l’esprit sur l’utilité et la nécessité des nouvelles technologies dans la conservation. Cela permettra un traitement rapide et efficace des données, afin d’assoir un système de suivi fiable des sites du patrimoine mondial de l’humanité et des réserves de biosphère en Afrique de l’Ouest. Au Niger, cela va également permettre d’accroitre la visibilité de la valeur de nos sites ».

Pour sa part, le Dr Mallé Guèye, formateur, déplore le manque d’informations qui entrave la conservation durable des sites « De nos jours, bon nombre de ces sites sont confrontés à des problèmes de gestion, liés surtout au déficit de moyens financiers et logistiques. Cela se traduit par un manque de données biologiques en temps réel, sur les attributs de la valeur universelle exceptionnelle et sur l’état de conservation des valeurs patrimoniales, ainsi que par l’absence d’un système de suivi écologique opérationnel. Ce manque d’informations est particulièrement problématique. Elle menace même la conservation durable des sites, puisque les indicateurs de suivi, qui permettent d’évaluer leur état de conservation, ne sont pas toujours suffisamment renseignés ».

Cet atelier de formation a été pensé pour répondre à ces problématiques : en combinant des cours pratiques et théoriques de façon interactive sur l’utilisation de ces outils modernes, il ciblait particulièrement les agents responsables du suivi écologique et surveillance de zones protégées. Des formations pilotes ont été conduites au niveau national, comme au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Néanmoins, elle reste une toute première expérience pour plusieurs des participants.

Une assertion qu’Emmanuel Sawadogo, conservateur au Parc national W, au Burkina-Faso résume en ces mots. « Cette formation, d’une grande importance, nous a permis de renforcer nos capacités, sur la conception des dispositifs de suivi écologique avec les pièges photographiques, les drones, et surtout l’utilisation des logiciels de traitements des données »

Les participants ont pu présenter, au terme de l’atelier, les résultats de la formation autour d’une session de partage d’expérience. Ils se sont également engagés à des actions de suivi, une fois de retour sur le terrain.

Manouhin R. Tiedoue, Conservateur au Parc national de Taï en Côte d’Ivoire a pour sa part a soutenu : « nous nous engageons, au niveau de la Côte d’Ivoire, à assurer la restitution des connaissances acquises dans les différents sites et aires protégées du réseau national, pour commencer l’implémentation de ces outils-là dans les plus court délais ».

« Les acquis seront mis en œuvre dans nos sites à travers le partage des connaissances que nous avons, la conception de suivi standards, la mise en place d’une base de données fiable et un suivi efficace permettant d’évaluer régulièrement les efforts de conservation de nos sites », a dit Saliou Diagne, adjoint conservateur du Parc national des oiseaux du Djoudj (PNOD) au Sénégal.

La session de partage d’expérience qui s’est tenue le 25 mars 2021, a été marquée par la présence virtuelle du Colonel Paul Moise Diedhiou, Directeur Adjoint des parcs nationaux ; de Mechtild Rössler, Directrice du Centre du patrimoine mondial représentant le Sous-directeur général de l’UNESCO pour la Culture ; d’Aliou Faye, Directeur Régional de l’UICN Afrique Centrale et Occidentale ; de Noeline Raondry Rakotoarisoa, Cheffe de section des Réseaux du MAB et renforcement des capacités ; de Anne Lemaistre, Directrice du Bureau national UNESCO à Abidjan et de Guiomar Alonso Cano représentant de Dimitri Sanga, Directeur du Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest.

Pour la Directrice du Centre du patrimoine mondial, « cette activité, au regard des présentations, a connu un grand succès et ses résultats permettront d’orienter substantiellement la stratégie d’action dans ce domaine pour la région Afrique », a –t-elle déclaré. Mechtild Rössler a aussi profité de son temps de parole pour encourager le renforcement de la synergie entre la Convention du patrimoine mondial et le Programme sur l’Homme et la Biosphère (MAB), à tous les niveaux, et surtout à l’échelon opérationnel.

A présent, le grand défi des Etats parties ayant participé à cette formation régionale est de mettre à la disposition des participants les moyens logistiques nécessaires pour leur permettre de consolider les enseignements reçus.

Moctar FICOU / VivAfrik                        

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